Quand les sévices sexuels sur enfants sont étouffés dans le confessionnal

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Si un enfant vous confiait avoir été victime de violences sexuelles par un adulte, ou si un adulte vous avouait avoir abusé sexuellement d’un enfant, n’éprouveriez-vous pas le besoin de rapporter ce cas aux autorités concernées dans le but de protéger l’enfant, ou pour éviter que d’autres ne deviennent les proies de ces agresseurs ?

Cela semble être la chose la plus raisonnable et responsable à faire. Cependant les choses ne sont pas si simples dans les églises catholiques… Ce qui est confessé à un prêtre dans le confessionnal doit y rester. La confession ou le sacrement de pénitence, est l’un des « sept sacrements de l’église ». Ce qui se dit à l’intérieur du confessionnal est protégé par le « secret de la confession », mis en place depuis 1215. Si un prêtre brise ce secret, s’il parle de ce qui a été dit dans le confessionnal, il sera systématiquement expulsé de l’église.

En vue d’évaluer les réponses institutionnelles concernant l’abus sexuel sur enfant, la commission royale d’Australie a statué que le prêtre ou le clergé qui ne signalerait pas les cas d’abus soupçonnés sur les enfants, puissent être puni par la loi. Ainsi, les prêtres qui ont entendu des choses dans le confessionnal se retrouveraient dans l’obligation de les rapporter. En d’autres mots, ils devront briser le « secret de la confession ». Le fait que l’Église catholique romaine d’Australie s’oppose à l’adoption d’une telle loi n’est guère surprenant. Certains prêtres préfèraient en effet aller en prison plutôt que de briser ce secret.

Stephen Woods, qui a été victime de violence sexuelle pendant son enfance par un prêtre et 2 autres hommes, a accueilli favorablement les conclusions de la commission mais a affirmé que cela avait trop tardé.

« Les victimes ont toujours revendiqué qu’il n’y a pas de raison logique, absolument aucune, pour que l’abus infantile soit caché. C’est l’acte criminel le plus odieux que l’on puisse imaginer et pour une religion, affirmer que c’est leur droit de le maintenir caché est l’argument le plus ignoble. C’est immoral. »

La commission royale a déclaré que la reconnaissance du droit de liberté religieuse doit être mise en balance avec le droit de protection des enfants contre les abus sexuels. Elle a examiné les allégations d’abus sexuels dans l’Église anglicane, chez les Témoins de Jéhovah, au sein de la communauté juive orthodoxe ainsi que d’autres institutions religieuses en Australie.

Si l’on croit l’estimation selon laquelle 7% des prêtres catholiques ont été accusés d’abus sexuels sur enfants entre 1950 et 2010 en Australie, et si l’on pense aux agresseurs s’étant confessés avant de récidiver, pour se repentir de leur crime au confessionnal une fois de plus, l’église aura des décisions difficiles à prendre si cette loi est adoptée. Est-ce la liberté religieuse de maintenir la loi de l’église dans de tels cas ? Ou alors de l’irresponsabilité sociale à grande échelle ?

Louise Carter

Traduction d’un article paru initialement sur Jesus Post


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