Cori Salchert et son mari, Mark, ont donné à leur demeure le nom de « maison de l’espoir ».
Ce couple, parent de huit enfants biologiques, a décidé d’adopter des bébés atteints de maladies incurables, en fin de vie. Ces enfants proviennent de familles qui n’ont pas la force d’affronter les terribles conditions dans lesquelles leur enfant est né, et préfèrent les laisser entre d’autres mains.
Un Dieu qui restaure
Dans son témoignage, Cori raconte qu’étant petite, sa sœur Amie perdit une partie des fonctionnalités de son cerveau et fut handicapée suite à une méningite cérébro-spinale. Quant elle eut onze ans, elle sortit par mégarde de l’hôpital dans lequel elle vivait et se noya dans un étang.
Cori confie que tout au long de sa jeunesse, elle ne cessa de se demander « Où était Dieu quand ma sœur avait le plus besoin de Lui ? ». A l’âge adulte, elle entendit alors ces paroles, tirées d’une chanson « de toutes les choses brisées que tu déposeras devant le Seigneur, aucune ne restera non restaurée ».
« C’est cette promesse qui a changé mes prières » affirme-t-elle, « au lieu de demander à Dieu, encore et encore, pourquoi les choses étaient telles qu’elles étaient, j’ai déposé mes blessures et mes déceptions devant Dieu, et je Lui ai dit ‘Voilà, prends tout ça, et restaure-moi’. Et Il l’a fait – d’une manière dépassant mon entendement »
Appelée à aimer sans rien attendre en retour
Infirmière dans une maternité, Cori a soudainement été frappée par une maladie auto-immune, ce qui l’a laissé dans un état critique, et lui a fait perdre son travail.
« Ma prière à ce moment-là, c’était que Dieu puisse utiliser cela de manière positive », dit-elle.
Dieu a transformé la malédiction en bénédiction car cette période lui a permis de répondre à son appel : celui d’être la maman de bébés en fin de vie.
Leur premier bébé adoptif, Emmalynn, a vécu 50 jours avant de s’en aller, blottie dans les bras de Cori, « comme un kangourou ». « Emmalynn a vécu en 50 jours, plus que de nombreuses personnes durant toute leur vie » dit-elle. La famille Salchert a énormément souffert de la mort d’Emmalynn, c’est pourquoi les parents ont décidé de consulter leurs enfants avant de poursuivre l’aventure « Êtes-vous prêts à revivre ça ? » Cori leur a assuré que ce n’était pas grave si leur réponse était négative. Mais leur « oui » était plus déterminé que jamais, et l’un d’entre eux lui dit « Maman, si des enfants avaient réellement besoin de nous, et que toi tu restais juste là avec ton cœur brisé ».
Des morceaux de cœurs brisés, pour la plus belle des œuvres d’art
Ils ont donc adopté Charlie, un bébé de quatre mois, souffrant de déficiences neurologiques importantes. Charlie est, parmi d’autres nombreux défis médicaux, ventilé par trachéotomie et nourri à la sonde. Les moments de bonheur avec lui sont précieux, et la famille Salchert est bien consciente qu’il ne restera pas longtemps parmi eux. « Il va mourir, rien ne pourra changer cela », dit Cori en essuyant une larme du revers de sa main. « Mais nous pouvons faire la différence dans sa vie, et cette différence, pour Charlie, c’est qu’il aura connu l’Amour avant de mourir ».
Elle conclut son témoignage ainsi, « Nous nous investissons beaucoup, et nous souffrons terriblement quand nos bébés meurent. Mais nos cœurs sont comme des vitraux. Ce sont des verres brisés en petits morceaux, que l’on assemble, et ces œuvres sont encore plus solides et plus belles car elles ont d’abord été brisées ».
Anne-Muriel RAHAINGONJATOVO
Sources : Today.com , Sheboyganpress.com