Quand il est né, Alulu a été jeté du haut d’un immeuble ; il est désormais en sécurité dans un foyer chrétien
Au Sierra Leone, Alulu a été recueilli dans le foyer du père Peter Konteh avec 24 autres enfants brisés par un passé déchirant.
Il s’appelle Alusine, mais tout le monde le surnomme affectueusement Alulu. Il a 5 ans. Et s’il vit désormais en sécurité dans un foyer chrétien fondé par le père Peter Konteh, un prêtre catholique de la Sierra Leone, son début de vie relève de l’horreur.
La mère d’Alulu souffre d’un handicap mental. À sa naissance, il a une tête déformée. ACI Afrique explique que le personnel soignant souhaite sa mort et le jette du haut d’un immeuble. C’est avec une profonde coupure à la tête, une plaie béante au ventre et des bleus sur tout le corps qu’il va être admis au centre de soins St Mary’s Fatima, à l’extérieur de Freetown, la capitale de la Sierra Leone.
Aujourd’hui, Alulu veut devenir un soldat quand il sera grand « pour arrêter tous les mauvais hommes ». Il vit dans le foyer de Peter Konteh, l’association Handmaids of the Holy Child Jesus, aux côtés de 24 autres enfants brisés par un passé déchirant, orphelins du virus Ebola, enfants des rues ou issues de familles dévastées par la guerre sierra-léonaise.
« Ce foyer m’a sauvé », affirme l’un d’entre eux, tout en s’inquiétant pour son frère et sa sœur, toujours dans les rues d’Allen Town.
Soeur Agatha se rappelle des débuts de cette action.
« Au début, nous invitions les enfants à manger car nous voyions comment ils souffraient dans la rue. Nous avons donc mis en place un programme d’alimentation le week-end. Nous préparions beaucoup de nourriture et les enfants mangeaient et mangeaient sans s’arrêter. C’était comme s’ils voulaient stocker encore de la nourriture quelque part dans leur estomac. Ils transpiraient abondamment en mangeant et nous étions là, les éventant pour rafraîchir leurs corps. Nous n’avons fait cela que pendant quatre week-ends, et nous avons regardé avec des cœurs brisés les enfants partir en pleurant. Ils nous suppliaient de ne pas les laisser retourner dans la rue. Nous avons parlé au père Konteh et il nous a aidés à construire une installation de fortune pour les enfants. »
Le foyer comprend également une école, une bibliothèque et un centre de formation professionnel.
M.C.