
Après avoir été adopté à l’Assemblée nationale le controversé projet de loi « pour conforter les principes de la République » est examiné par les sénateurs dès ce mardi 30 mars. Dans ce contexte, le Conseil national des évangéliques de France propose de découvrir un résumé de son action et appelle à la prière.
Le projet de loi « pour conforter les principes de la République » proposé par le gouvernement, qui vise notamment à renforcer le contrôle de l’état sur les cultes et modifie les termes de la loi 1905, a fait couler beaucoup d’encre. Le 10 mars dernier, François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France, Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France et le Métropolite Emmanuel Adamakis, du Patriarcat œcuménique en France ont signé une tribune publiée dans Le Figaro pour exprimer leurs inquiétudes quant à « la liberté de culte, d’association, d’enseignement et même à la liberté d’opinion », des « libertés fondamentales » qui seraient menacées par le projet de loi.
Après deux semaines de débat, le texte a été adopté en première lecture par l’Assemblée nationale le 16 février par 347 voix contre 151 et 65 abstentions, il est examiné par le Sénat dès aujourd’hui jusqu’au 8 avril.
Les actions du CNEF
À l’aube de l’examen du texte au Sénat, c’est au tour du Conseil nationale des évangéliques de France (CNEF) de faire un point sur ce projet de loi et sur les actions qu’il a entrepris et appelle les chrétiens à prier pour le pays et particulièrement pour ce texte de loi.
Attaché « à la défense des libertés fondamentales, en particulier, la liberté de pensée, de conscience et de religion, la liberté d’expression et la liberté d’association » depuis sa création, l’organisation estime que certaines de ces libertés sont aujourd’hui menacées par la loi séparatismes.
Le CNEF a tenu à saluer « quelques éléments positifs du projet de loi » que sont « le maintien des fondements de la laïcité » ou encore « la possibilité de posséder et d’administrer un immeuble acquis à titre gratuit ». Mais souhaite également attirer l’attention de tous « sur les éléments négatifs du projet de loi, comme les nouvelles contraintes administratives qui vont compliquer la vie des associations cultuelles, l’accentuation du contrôle du financement des cultes et la déclaration des ressources venant de l’étranger ».
L’organisation rappelle que :
- le Service juridique du CNEF « s’est consacré à une analyse approfondie du projet de loi et des amendements votés à l’Assemblée nationale, pour informer les membres du CNEF, les parlementaires et le gouvernement sur les positions du CNEF, tout en proposant de nombreux amendements ».
- le « Service pastoral du CNEF auprès des parlementaires a eu l’occasion de rencontrer 60 parlementaires pour leur transmettre les avis et suggestions du CNEF »
- plusieurs « Délégués départementaux du CNEF ont eu des entrevues avec des parlementaires dans leur circonscription respective ».
- des représentants de l’organisation ont également été reçus « à plusieurs reprises » par le cabinet ministre de l’Intérieur et le président du Sénat permettant au CNEF de « partager ses inquiétudes » et de faire des propositions.
Inculture religieuse en France
Les erreurs lors des débats qui ont précédé le vote des députés et les déclarations erronées, voire outrageantes à l’encontre des évangéliques, de la part d'élus ou de ministres, ont mis en évidence l’inculture religieuse qui gagne notre pays.
— Romain CHOISNET (@comcnef) March 29, 2021
C’est un point important souligné par le Conseil national des évangéliques de France, certaines déclarations « erronées », maladroites et parfois « outrageantes » à l’encontre des chrétiens évangéliques ont montré l’inculture religieuse de certains politiques. Les propos de Marlène Schiappa sur les certificat de virginité ou ceux du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin qui affirmait que les évangéliques étaient un « problème très important »en France, en sont des bons exemples.
Si le CNEF rappelle que « la sécurité publique est un enjeu visible qui mobilise l’opinion publique à juste titre », il estime que « la réponse proposée par ce projet de loi menace nos libertés fondamentales » et qu’en plus cela ne « répondra pas » à l’objectif du gouvernement. Dans ce contexte l’organisation appelle également les protestants évangéliques à se mobiliser dans la prière « afin que les dispositions votées ne viennent pas entraver l’annonce de l’Évangile ».
Camille Westphal Perrier