Programme d'éducation à la sexualité à l'école : réaction mitigée des AFP

programme_education_sexualite_ecole_reaction_mitigee_associations_familiales_protestantes

Le premier programme d'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle a été officiellement publié la semaine dernière, pour une mise en œuvre en septembre 2025 dans les écoles, collèges et lycées. Dans un communiqué, les Associations familiales protestantes ont réagi à cette publication dans un texte mitigé. Si elles saluent certaines modifications du texte et reconnaissent l’importance d’une éducation affective et relationnelle, elles regrettent l'utilisation de certains termes et la propagation d'une idéologie en désaccord avec les Ecritures.

Le nouveau programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, publié au Bulletin officiel de l’Éducation nationale le 6 février, entrera en vigueur dès la rentrée 2025. Visant à généraliser des séances obligatoires du primaire au lycée, il a fait l’objet de nombreux ajustements après des concertations engagées depuis mars 2024. Si le ministère met en avant un équilibre entre expertise scientifique et respect des sensibilités, le texte continue de susciter des débats, notamment au sein des milieux conservateurs et/ou religieux.

Au lendemain de la publication de ce nouveau programme, la Fédération nationale des Associations familiales protestantes (AFP) a notamment réagi faisant part d'un avis mitigé. Elle se félicite de certains ajustements, notamment le retrait des questions liées à la sexualité pour les élèves du primaire et l’attribution des séances aux enseignants plutôt qu’à des intervenants extérieurs. Cependant, elle exprime son inquiétude quant à l’absence d’un droit explicite des familles à être informées du contenu détaillé des séances. Les AFP soulignent que les parents doivent rester les premiers éducateurs de leurs enfants et regrettent que l’Éducation nationale souhaite se substituer à eux.

Un point de divergence majeur concerne l’approche du programme sur l’identité de genre. Les AFP critiquent ce qu’elles perçoivent comme une influence de courants idéologiques qui, selon elles, privilégient une vision individualiste et déconstruisent des normes établies. Elles réaffirment leur attachement à une conception de l’identité sexuée fondée sur une vision chrétienne du monde, s’appuyant sur les Écritures. Un désaccord de fond qui alimente ses réserves sur l’orientation générale du programme.

"Nous ne pouvons rejoindre la pensée sous-jacente d’une partie du programme Evars sur l’identité́ de genre même si cette expression n’est pas formulée comme telle dans le texte."

Toutefois, les AFP reconnaîssent l’importance d’une éducation affective et relationnelle, notamment pour lutter contre les violences intra-familiales, le harcèlement et l’exposition précoce des jeunes à des contenus inappropriés. Elles encouragent notamment les parents et éducateurs chrétiens à s’engager activement dans cette mission, à travers des initiatives comme des cafés parents, des groupes de parole et des conférences, afin de proposer un accompagnement complémentaire à celui de l’école.

Dans cette perspective, la Fédération nationale des AFP entend continuer à soutenir ses associations locales en développant des outils et formations adaptés. Elle insiste sur la nécessité pour les familles de rester vigilantes et impliquées dans l’éducation de leurs enfants, considérant cette mission comme essentielle dans le contexte d'une société en mutation. 

Camille Westphal Perrier

Crédit image : Shutterstock / idea _Photo

Dans la rubrique Société >



Les nouvelles récentes >