Le régime chinois poursuit son acharnement contre le milliardaire Jimmy Lai, connu pour avoir défendu les libertés à Hong-Kong. Il est actuellement jugé pour "collusion avec l’étranger" dans le cadre de la nouvelle loi sur la sécurité nationale.
Cela fait plus de 1000 jours que Jimmy Lai, 76 ans, est emprisonné dans les geôles chinoises. Le procès de cet ancien milliardaire, magnat des médias et militant pro-démocratie, vient de débuter. Il est accusé de "collusion" avec "l’étranger" et de "sédition".
Jimmy Lai a été une figure de proue des manifestations en 2019 et 2020 à Hong-Kong pour les libertés et contre l’oppression du régime chinois. Depuis, la Chine a muselé Hong-Kong et est en train de faire condamner les militants pro-démocratie.
"La liberté d’expression, de religion, d’assemblée, et la poursuite de la démocratie sont les valeurs centrales du peuple de Hong Kong", a expliqué l’ancien patron du journal Apple Daily au début de son procès. Né en Chine, il a bâti à lui seul un empire commercial à Hong-Kong, notamment avec sa chaîne de magasins Giordano.
Son fils a dénoncé mardi auprès de l’AFP un procès "mascarade" et s’est dit fier de voir son père rester "fort" face aux juges. Depuis le début de sa détention, chaque jour, le milliardaire a le droit d’effectuer 50 minutes de promenades, environné de citations de la pensée du président chinois Xi Jinping.
Le verdict est attendu au printemps mais l’espoir semble maigre. Pour Pékin, Jimmy Lai propose une vision très différente de celle voulue par le régime communiste, et ce n’est pas pardonnable. La semaine dernière, 45 autres militants pro-démocratie ont été condamnés à des peines allant jusqu’à 10 ans de prison pour "subversion".
Le prisonnier ressortissant britannique a l’appui du Royaume-Uni pour une possible libération. Mardi, le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy a appelé Hong Kong à "libérer immédiatement le ressortissant britannique Jimmy Lai".
Jimmy Lai bénéficie aussi du soutien de Donald Trump, le futur président des États-Unis qui a assuré dans un podcast qu’il le ferait libérer.
Enfin, le cardinal Zen, était présent lors de l’audience de Jimmy Lai. Ancien évêque d’Hong-Kong, il est favorable à la démocratie et considéré comme l'un des principaux opposants au régime chinois.
Jean-Benoît Harel