"Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force" (Marc 12 :29).
Alors qu’on demande à Jésus quel est le premier commandement, il répond en citant le "shama Israël" de Deutéronome 6 :5 ; texte que les juifs connaissaient à la perfection. Or, ici, Jésus ajoute un mot au texte du Deutéronome, c’est le mot "pensée". Il nous indique que nous devons aimer Dieu de toute notre pensée. Jésus établit un lien très important entre la nécessité d’aimer Dieu et le siège de nos pensées.
C’est comme si Jésus voulait souligner qu’un amour véritable n’est pas simplement un amour aveugle, mais au contraire un amour bien pensé, raisonnable, réfléchi, intelligent. Bien des gens pensent que pour aimer Dieu, il faut renoncer à réfléchir par soi-même, que foi et intelligence ne peuvent aller ensemble. Jésus dément cette conception de la foi. Il souligne que nous n’avons pas à sacrifier notre intelligence au nom de la foi.
À cette notion d’obéissance aveugle qu’exige la loi, le Seigneur ajoute une dimension nouvelle : l’intelligence.
Pour Moïse, la sagesse et l’intelligence étaient dans la pratique de la loi :
"Vous les observerez et vous les mettrez en pratique ; car ce sera là votre sagesse et votre intelligence" (Deutéronome 4 :6).
Jésus nous invite à aller plus loin que l’obéissance aveugle, il nous propose d’entrer dans une obéissance pesée, réfléchie, intelligente.
Aimer Dieu n’est pas réservé aux crédules, aux ignorants, auxquels on dit ce qu’ils doivent croire et faire, pour prouver qu’ils aiment Dieu. La foi bien pensée n’a rien à craindre des avancées de la science, de la philosophie, de la recherche. Au contraire, notre amour pour Dieu ne peut que s’enraciner plus profondément, plus nous pénétrons dans la découverte de son intelligence infinie.
"Notre Seigneur est grand, puissant par sa force, son intelligence est infinie" (Psaume 147 :5).
Pourquoi, par le passé, dans certains milieux chrétiens, a-t-on rejeté la raison ? Pour une part, c'était une question de pouvoir. Il y avait d’un côté ceux qui savaient, et de l’autre ceux qui devaient se contenter de croire sans savoir, sans comprendre ; il y avait les initiés d’un côté, et de l’autre, les ignorants.
Jésus anéantit cette hiérarchie. Il invite chacun à être responsable de sa foi, et il rend à chaque croyant la liberté de penser par lui-même.
"Merci Seigneur de m’inviter à t’aimer avec tout mon être et donc avec mon intelligence. Parfois je me pose des questions sans réponse, mais tu te plais à me voir chercher à comprendre, et à ne pas me satisfaire des explications toutes faites. C’est avec un amour bien pensé, et non seulement émotionnel que je veux t’aimer ! Amen !"
Avec amour,
Paul Calzada