Chaque mois, le 3ème dimanche, les documentaires de Présence Protestante nous font découvrir le monde protestant : témoignages de la grâce de Dieu, portraits de celles et ceux qui la partagent, qui la vivent, qui la font naître.
[…] Je reviendrai et je vous prendrai auprès de moi, afin que vous soyez, vous aussi, là où je suis. - Évangile de Jean, chapitre 14 - Parole de Jésus
À un moment, quand on se dit chrétien, on est bien obligé de réfléchir à un certain type de questions, aux questions surnaturelles qui, avouons-le, nous enquiquinent parfois et nous dépassent : la création, les prophéties, la traversée de la mer, Jonas dans le ventre du poisson, la virginité de Marie, les miracles, la résurrection, le retour du Christ, l’Apocalypse, etc.
Et « réfléchir à », cela ne veut pas dire « croire », « adhérer » ou « avoir la foi ». Remplacer la réflexion par la foi est une solution de facilité. Contrairement à une idée largement partagée – y compris, et surtout par les non-croyants – la foi n’empêche pas la réflexion, au contraire, la réflexion devrait être pour tous, une exigence de la foi.
Car, croire et éviter les questions qui vont avec, ce n’est rien d’autre, finalement, qu’une forme de superstition. Si, à la question « Pourquoi es-tu croyant ? » quelqu’un répond : « parce que j’ai la foi… ». C’est un excellent début, mais c’est largement insuffisant.
À chacun, Dieu a donné une trinité personnelle. Elle est livrée en kit et sans mode d’emploi, certes, mais toutes les pièces sont là : nous sommes tous corps, âme et esprit.
La foi est comme l’âme, l’âme qui aime, l’âme qui nous enflamme, qui nous téléporte, qui déplace des montagnes et gagne des cœurs.
Mais nous ne sommes pas des êtres faits de foi uniquement. Nous avons été dotés d’un corps. Et ce rapport au corps, à deux sortes de corps en fait – le corps de la communauté, et le corps de chacun – ce rapport est fondamental dans le fait d’être chrétien. Sinon, à quoi bon le pain et le vin, ce « corps du Christ » qui est aussi l’Église ? À quoi bon la mort et la résurrection ? Si le corps n’avait pas d’importance, Jésus n’aurait été qu’esprit. Si donc, le corps du Christ, c’est l’Église, chacun de nos corps est aussi, individuellement « le temple de l’Esprit Saint » (1 Corinthiens 6.19).
Enfin, il y a un autre élément que la foi et le corps charnel dans notre vie, il y a celui qui l’habite : l’esprit, et pour les chrétiens, l’Esprit saint. L’Esprit saint est celui qui nous guide, qui met nos pas dans les pas de Dieu, qui fait de nous des serviteurs, conquérants, humbles mais toujours victorieux.
Ainsi, quand William Miller, l’un des pères de l’adventisme, a annoncé à la communauté de chrétiens qui l’écoutait le retour du Christ sur terre pour le 22 octobre 1844, bien sûr qu’il s’est trompé ! Il ne s’est peut-être pas trompé dans ses calculs, qu’il a certainement vérifiés maintes fois ; mais peut-être a-t-il trop fait confiance à une interprétation mathématique, littérale et calendaire de la Bible. Car la Bible n’est pas un mode d’emploi.
N’empêche que, contrairement à beaucoup de nos contemporains qui lisent la Bible sans chercher à la comprendre et à l’interpréter dans toutes ses dimensions, William Miller avait l’ardent désir de se coltiner le choc « Bible vs Monde matériel ». Et en cela, il voyait juste. « Être chrétien » c’est réfléchir à ce que nous apporte la Bible, y compris dans ce que nos vies ont de plus charnel, de plus matériel. Car oui, si je crois, suis-je cohérent si, d’un revers d’interprétation, j’élude miracles et prophéties, enfer et paradis ?
Voilà un enseignement très fort que les adventistes, suite à l’erreur de Miller, apportent aujourd’hui à notre société et au protestantisme en particulier : si nous croyons que la Bible dit vrai, totalement vrai, elle dit vrai aussi pour notre corps et notre esprit. Nous n’avons pas le droit d’en avoir une lecture déconnectée du monde matériel et scientifique. Reste à réfléchir à laquelle…
Jésus a prévenu ses disciples « je reviendrai ». Si l’on fait le choix de la foi, le choix de croire en Christ, alors, il faut accepter ce qui en découle : les prophéties, les miracles, la résurrection, le retour du Christ, l’Apocalypse, etc.
Celui qui n’a jamais cru ne s’est jamais trompé. William Miller s’est peut-être trompé un jour. Mais ne vaut-il pas mieux apprendre de ses erreurs et chercher à nouveau ? Osons, osons croire aux miracles, aux prophéties, au retour du Christ, osons reconnaître nos erreurs, faire amende honorable et croire encore.
« Si tu dis ton rêve à quelqu’un et qui ne te rigole pas au nez, c’est que tu ne rêves pas assez grand » Tony Parker, Konbini, 16/12/2021
Histoire vivante du protestantisme
« Les adventistes du 7e jour, la promesse du retour du Christ », un documentaire de Jean-Yves Fischbach, une production Cerigo productions et france.tv studio
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Christophe Zimmerlin, pour Présence Protestante