Présence Protestante (France 2) : un épisode de Ma Foi sur la gratitude à revoir en replay

Présence Protestante un épisode de Ma Foi sur la gratitude à revoir en replay

Chaque mois, dans Ma Foi… David et Damien rencontrent celles et ceux qui ont choisi de suivre Jésus Christ de façon parfois… déroutante. Le programme de dimanche portait sur le thème de la gratitude, retrouvez le dès à présent en replay. 

À Lyon, Damien rencontre Christine et Sodapop Jeanville qui expriment leur louange et leur reconnaissance à Dieu à travers la danse. Et sur le plateau, c’est à François Garagnon, auteur, éditeur et conférencier que David Sautel pose toutes ses questions.

Lorsqu'il revint et approcha de la maison, il entendit la musique et les danses.
Évangile de Luc, chapitre 15

Il était une fois un homme que Dieu aimait et qui aimait Dieu… enfin, on le suppose, parce que, pour être tout à fait juste, ce n’est pas écrit dans le récit original. Cet homme, donc, Monsieur Gale, était sérieux, honnête et travailleur, et tout et tout. Il avait une maison, assez grande, et un beau jardin. Le tout était si beau et si spacieux que l’on pouvait y organiser des Home concerts et même y danser. Voyez ? Pas le genre de petit trois pièces de nos villes…

Bref, je m’égare. L’histoire ne dit pas non plus quels types de musiques on y jouait ce soir-là : Vivaldi, Elvis, les Wampas ou du K.S Bloom ; ni quels styles de danses que l’on y dansait : le cha-cha-cha, la rumba, le pogo ou le tango ; ni dans quelles tenues, ni la hauteur des robes, ni la longueur, ni la couleur des cheveux, ni la similitude des pantalons, ni le galbe des coutures. Mais en tout cas, ce que l’on sait, c’est que l’on entendait de loin les cris d’une joie simple et sincère. Et dans la maison, ça sautait dans tous les sens… Et ça festoyait… Et dans le buffet du salon la belle vaisselle tintinnabulait en rythme… Et ça riait aussi. C’était la fête. Monsieur Gale était heureux.

Tant et si bien qu’un voisin, Monsieur Labise DeFuvenu, un peu énervé d’avoir été interrompu dans ce qu’il faisait, c’est-à-dire pas grand-chose de très intéressant (forcément : sinon, il ne se serait pas interrompu) se pointa, l’index sur la sonnette. Ding dong. « Mais quel raffut faites-vous là ? » éructa-t-il furibard d’un regard qui lançait des éclairs à la belle damoiselle qui lui avait ouvert. « On ne peut plus être tranquille chez soi ? Je travaille môa » poursuivit-il, pris dans un élan de sincère mauvaise foi et exagérant un tantinet la tâche qu’il avait entreprise précédemment.

Puis, sur ce, ayant ainsi posé le cadre de sa colère débordante, satisfait de son entrée en scène – et surtout du silence qu’elle avait causé – Monsieur Labise, qui, il faut le reconnaître, était aussi un peu curieux (tout de même), regarda vers le salon et le buffet qui tintinnabulait, par-dessus l’épaule de la belle damoiselle restée coite. Mal lui en pris ! Le spectacle de tant de gaîté ne fit que l’irriter davantage. Surtout qu’il n’en était pas. Nul n’avait songé à le convier. Pourquoi ? Mais pourquoi donc ? Il n’en avait vraiment aucune idée. Et ce soir, en s’endormant, il se le demanderait encore…

Ainsi, à son tour stupéfait, Monsieur LaBise, en son for intérieur fut soudain pris de court – pour ne pas dire de panique – entre un abandon humble et généreux à la liesse déhanchée du salon qui lui tendait les bras, juste là, à quelques mètres à peine, et la retenue stricte que son statut et sa morale exigeaient.

Finalement, son acrimonie, habitante habituelle de son âme, eu une fois encore le dessus. Et Monsieur Labise reprit de plus belle : « Si vous ne cessez immédiatement d’être béatement et bruyamment heureux de la sorte, je vais appeler la police, le juge et convoquer la loi, et nous verrons bien si vous rirez encore longtemps ! » puis il tourna les talons d’un geste qu’il pensait majestueux et royal.

Sur le seuil, un "Bienvenue, je vous en prie, entrez Monsieur LaBise…" était resté coincé entre la pensée et la glotte de la belle damoiselle. Tandis que Monsieur LaBise DeFuvenu, puisatier de son état, voisin besogneux et bien connu des Gale, s’éloignait, très satisfait de ce qu’il avait lâché à ces blancs-becs insouciants, non mais.

Il était déjà loin, sur le chemin, quand la belle damoiselle reprenant ses esprits, vit qu’il adressait la parole à ChriChri, l’aîné des six frères Gale. ChriChri rentrait de son cours de chant. Il était toujours un peu fourbu après les vocalises. La musique et les danseurs allaient peut-être le déranger… Mais la belle demoiselle, cœur battant et paupières papillonnantes, savait comment lui redonner de la force et du courage : elle lui servirait avec une bière fraîche un peu de ce veau gras qu’elle avait préparé avec Monsieur Gale et qui rôtissait sur le barbecue, et hop, elle en était sûre, il guincherait et rirait lui aussi, avec elle.

Cependant, ce que la belle damoiselle tout entière à sa joie ne vit pas de si loin, c’est qu’après avoir échangé avec Monsieur LaBise, ChriChri n’avait pas l’air content. Mais pas content du tout. Elle, à la peau couleur du soleil, avait déjà rejoint ses amis et s’était vite jetée dans la danse avec eux, pour s’étourdir, pour oublier la grisaille, les grincheux, pour sentir l’air libre sur ses chevilles et ses bras, pour remercier le ciel, pour vivre, pour être heureuse et fière, fière d’être elle, tout simplement.

Dans un coin du salon, amaigri, la tête appuyée sur le buffet, Alexis, le plus jeune des six Gale souriait lui aussi. Il souriaitde gratitude pour ce père qui l’avait attendu au bout du chemin aujourd’hui, comme probablement hier et avant-hier, et le jour d’avant, et la semaine d’avant et le mois d’avant aussi, il souriait de joie il souriait d’avoir retrouvé ses amis et frères, il souriait de gratitude, reconnaissant que le ciel, dans sa toute puissance et malgré ses nombreuses erreurs, lui ait accordé encore cet instant de vie. Il n’en avait plus la force, mais maintenant qu’il était enfin rentré à la maison, il aurait bien dansé.

Christophe Zimmerlin

Ma Foi… Un magazine réalisé par Damien Boyer, avec François Garagnon, auteur, éditeur et conférencier et les danseurs et chorégraphe lyonnais Christine et Sodapop. À revoir sur le site de FranceTV ou sur Facebook


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