Présence Protestante : à la rencontre des protestants du monde

Présence Protestante  à la rencontre des protestants du monde

En août, Présence Protestante invite à un périple en trois documentaires au Népal, au Tchad et au Mozambique.

Quand, ici, les débats s’enchaînent sur les retraites, les Jeux-Olympiques ou le suicide assisté, ailleurs sur la planète, les enjeux sont plutôt la paix, la santé, la pauvreté et la faim. Bien sûr, le raccourci est facile et la comparaison impossible.

Mais prendre de la distance, observer ce qui se passe ailleurs est aussi une façon de comprendre qui nous sommes. Si les juges de Galilée avaient pu accompagner Thomas Pesquet, ils auraient vu que la terre est belle, et bien ronde. Quand le principe de réalité remet les pendules exégétiques à l’heure, l’humilité s’impose. Alors, pour remettre au centre de nos vies l’essentiel et secouer les poussières de nos conforts et nos acquis, voyageons et retenons ce qui est bon.

Le Népal et ses soixante ethnies et castes, est l’un des rares pays au monde, avec le Japon, les États-Unis et la France, à avoir inscrit la laïcité dans sa constitution. Pourtant, depuis les années quatre-vingt-dix, le nombre important de conversions, surtout évangéliques, effraie une partie de la population et les autorités.

C’est en Inde que le pasteur Narayan s’est converti il y a une trentaine d’années. Rejeté par sa communauté, il avait alors fui son pays pour le Népal. Là, à force de persévérance, il a pu ouvrir avec sa femme et ses filles un centre chrétien d’accueil pour handicapés.

Oli, lui, est un jeune boulanger-pâtissier népalais. Sa femme et lui, se sont récemment convertis au christianisme. Pour Oli, cela ne fait pas de doute : sa nouvelle vie de chrétien l’a sauvé d’une envoûtante folie et sa foi en Jésus-Christ lui a donné une nouvelle raison d’être et d’avancer chaque jour, pour les siens et pour sa petite entreprise. Mais le rejet de la famille d’Oli et d’une partie de ses amis reste un élément perturbateur très prégnant qu’il peine à surmonter.

Alors, comment s’organise au quotidien la vie de ces familles ? Comment vivent-elles leurs luttes et leurs engagements dans un pays fortement ancré, dans toutes les strates de la société, dans l’hindouisme (plus de 75 % de la population). Comment vivre sa foi de chrétien et traverser les rejets, et souvent, la violence en gardant la paix ?

Le Tchad est un pays enclavé, à la porte de l’Afrique du Nord et de l’Afrique sub-saharienne. Dès les premières images, ce qui frappe avant tout, c’est la pauvreté. Elle est partout, criante, fatale, plus écrasante encore que le soleil. Éducation, culture, protection des plus faibles, santé, etc. Les besoins sont immenses.

Tandis que le pasteur Aldo de l’Entente des Églises et Missions Évangéliques du Tchad (EEMET) annonce l’évangile dans "les quartiers" de Betsaleel à tous sans exception, un médecin protestant remet sur pieds des bébés malnutris avec la très protéinée feuille de Moringa cultivée par la Mission de Koumra.

Que ce soit là, ou encore à l’hôpital de Guibenor, au Collège et lycée Évangélique de N’Djamena (l’un des établissements les plus réputés du pays), ou même dans les médias, des protestants tchadiens se mobilisent sans répit pour sauver des vies, des âmes et leur pays. Au Mozambique, une image suffit à situer le débat : sur son drapeau trône un étonnant symbole : la Kalachnikov. Après près de cinq cents ans de férule portugaise, le pays obtient son indépendance en 1975, puis s’enlise dans vingt ans de sanglante guérilla et de pouvoir marxiste.

Depuis, un difficile chemin vers la réconciliation a été construit, notamment par des protestants comme Dinis Sengulane, l’emblématique prêtre anglican que l’on retrouve au début du documentaire. Hélas, depuis 2017 au Cabo Delgado, les attaques de l’État Islamique (EI) ont déjà fait plus d’un million de déplacés, majoritairement musulmans.

C’est dans ce contexte tendu que le réalisateur Chris Huby nous guide à Pemba, Cambine, ou Maputo, à la rencontre de protestants méthodistes, épiscopaliens, pentecôtistes - qu’importe - devenus malgré eux, ouvriers de paix, d’une paix qui commence par la destruction des armes, c’est le combat d’une vie de Dinis Sengulane, et ne peut être durable, c’est la conviction de Carla Dabo de l’école Tsalala et de Ricardina Chiconela, directrice d’un orphelinat pour jeunes femmes en grande précarité (CARAN), que si les hommes, tous les hommes cessent de vouloir dominer et d’abuser de leur prochain, les femmes par exemple.

La liberté religieuse, la pauvreté, la paix et l’égalité hommes-femmes, voilà quelques-uns des combats que mènent nos frères et sœurs dans ces pays. Leur joie, leur tolérance, leurs craintes et leur courage aussi sont des exemples qui nous questionnent. Galilée avait raison : la terre tourne, et pourtant…

Christophe Zimmerlin, pour Présence Protestante

Dimanche 6 août, 10h00, sur France 2

Protestants du Népal – Parivartana (Conversion), un documentaire de Jean-Jacques Cunnac, produit par france.tv studio et Replica Films

Dimanche 13 août, 10h00, sur France 2

Protestants du Tchad – Des protestants contre la misère, un documentaire de Chris Huby produit par france.tv studio et Galaxie Presse

Dimanche 20 août, 09h35, sur France 2

Protestants du Mozambique – Bâtisseurs de paix, un documentaire de Chris Huby produit par france.tv studio et Galaxie Presse


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