Près de 150 tombes découvertes sur un site paléochrétien révèlent les « prémices de la christianisation » des rites funéraires

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« On a aussi des prémices de la christianisation de certaines pratiques avec les individus qui vont être inhumés les uns sur les autres. Ça ne se pratiquait pas à l’Antiquité. Au Moyen-Âge, ça va être la norme. Et nous, on a les prémices. C’est parce qu’on a un édifice de culte chrétien à proximité. »

L’
Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) a publié sur son site ses premières constatations sur la fouille d’une nécropole située à proximité de l’église paléochrétienne de Saint-Pierre-l’Estrier, à Antun, en Bourgogne.

Les archéologues ont mis au jour près de 150 tombes variées : cercueils en bois, ou, ce qui est très rare, en plomb, des traces de six mausolées, un édifice en bois et même des coffrages en tuile. Une diversité qui, selon les experts, « vient enrichir la connaissance des pratiques funéraires paléochrétiennes, à la charnière de l’Antiquité et du Moyen Âge ».

Carole Fossurier, de l’INRAP, précise qu’on assiste aux « prémices a christianisation de certaines pratiques ».

« On a aussi des prémices de la christianisation de certaines pratiques avec les individus qui vont être inhumés les uns sur les autres. Ça ne se pratiquait pas à l’Antiquité. Au Moyen-Âge, ça va être la norme. Et nous, on a les prémices. C’est parce qu’on a un édifice de culte chrétien à proximité. »

Ce site est particulier pour plusieurs raisons selon l’experte. Tout d’abord car il a existé à une « période changement dans les habitudes funéraires » et qu’il est « en liaison avec une église de cette période », ce qui est « assez peu commun ». Mais aussi car il est d’une « grande superficie » et que le site est bien conservé. Carole Fossurier parle d’une « vision un peu figée dans le temps ».

Cette nécropole a été en usage du milieu du IIIème siècle au Vème siècle. Elle accueillait « les sépultures parmi les plus anciennes de la moitié nord de la Gaule ».

« La nécropole accueillait les sépultures chrétiennes parmi les plus anciennes de la moitié nord de la Gaule : en provient l’une des premières mentions du Christ en Gaule, l’inscription de Pektorios, datée du IVe siècle. »

Ces édifices sont généralement sans inscription ni décors, mais certains portent des « signes cruciformes difficiles à interpréter ». L’un des cercueils est placé dans un sarcophage en pierre qui « semble hermétique depuis plus de 1500 ans ».

« Placé dans un sarcophage de pierre, l’un d’entre eux semble hermétique depuis plus de 1500 ans. Son ouverture est programmée à l’issue de la fouille et pourrait révéler un individu bien conservé, avec peut-être ses vêtements et d’autres éléments rares ou fugaces l’accompagnant dans l’au-delà. »

Son ouverture est désormais vivement attendue par les passionnés.

M.C.

Crédit Image : Creative Commons - Wikimedia/Chabe01

 

 


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