Nous évoquions hier, le court-métrage nominé aux Oscars , « Une fille dans la rivière, le poids du pardon », relatant l’histoire vraie de Saba victime de ce qui s’appelle là-bas un « crime d’honneur », et qui n’est pas puni par la loi pakistanaise.
L’ambition de la réalisatrice en portant ce sujet au cinéma, était de faire écho à la souffrance des femmes au Pakistan, et de peser sur l’opinion pour aboutir à un changement du code pénal de ce pays. Nomination aux Oscars, couverture médiatique, pétitions... Il semble que la réalisatrice Sharmeen Obaid Chinoy commence à voir le fruit de son travail.
Hier, dans la province du Pendjab où vit près de la moitié de la population du pays, la plus belle des victoires vient d’être rendue publique. L’Agence France-Presse vient d’annoncer qu’une loi renforçant la protection des femmes dans cette province de Pakistan, a été adoptée à l’unanimité, le 24 février 2016.
Le texte voté redéfinit la notion de « violence », incluant désormais « toute action à l’encontre d’une femme, y compris l’encouragement à [une telle] action, la violence domestique, les atteintes émotionnelles, psychologiques, verbales et économiques, le harcèlement ou le cybercrime ».
La loi attend maintenant d’être ratifiée par le gouverneur de la province et surtout d’être mise en application par les forces de l’ordre et la justice, mais il s’agit toutefois d’une réelle victoire et d’un pas important dans la lutte contre « les crimes d’honneur » et les attaques à l’acide que subissent les femmes osant défier l’autorité des hommes dans ce pays.
H.L.
Crédit Photo : FlickR Creative Commons : Koshy Koshy