Poursuite des persécutions anti-chrétiennes en Syrie selon un récent rapport

poursuite_persecutions_anti_chretiennes_syrie_selon_recent_rapport

Le nouveau rapport de la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale s’est penché sur la situation des minorités en Syrie après le renversement du régime d’Al-Assad en décembre 2024. Malgré la volonté affichée du nouveau gouvernement de protéger les minorités, le rapport note la perpétuation de violences et de discriminations à l'encontre des chrétiens.

Ahmed al-Charaa veut montrer patte blanche sur de nombreux sujets, pour faire lever les sanctions imposées à la Syrie depuis plus d’une dizaine d’années. Le nouveau président syrien, qui a fait tomber Bachar Al-Assad, avait notamment promis de protéger les minorités religieuses du pays.

Toutefois, la réalité est tout autre selon le rapport de la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF). En effet, il assure que les alliés du nouveau gouvernement syrien et d'autres acteurs non étatiques ont poursuivi les violences et les discriminations à l'encontre des chrétiens, des druzes et des musulmans chiites.

Si les membres de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) l’organisation terroriste qui a pris le pouvoir se sont livrés à des massacres ou à des violences contre les minorités lors du renversement du régime, ils ont continué ces persécutions après le 8 décembre 2024.

C’est pourquoi l'USCIRF encourage l'administration Trump à imposer des conditions sur les suppressions de sanctions qui exigent des améliorations en matière de liberté religieuse ou à cibler directement les personnes ou organisations qui se rendent coupables de ces persécutions.

"L'administration américaine doit conditionner la levée des sanctions à des mesures claires afin que le nouveau gouvernement abandonne totalement son passé extrémiste, accorde une protection égale à toutes les minorités religieuses et garantisse une liberté religieuse totale dans les lois et les institutions syriennes", a déclaré Mohamed Elsanousi, commissaire de l'USCIRF, au média CNA.

Parmi les exemples donnés par le rapport, des rebelles non identifiés ont brûlé les maisons de civils alaouites à Lattaquié et ont lancé un incendie criminel contre un sanctuaire alaouite à Alep en décembre dernier. De plus, en janvier et février, les loyalistes de HTS ont procédé à des "interrogatoires de porte à porte et à des exécutions sélectives" de musulmans alaouites autour de la côte méditerranéenne. En outre en avril, des "islamistes militants" partisans du nouveau gouvernement ont tué au moins 134 personnes dans la banlieue de Damas, visant notamment la communauté druze.

"Des membres de milices islamistes ont régulièrement intimidé et raillé les chrétiens aux postes de contrôle et ont pillé les maisons de chrétiens qui n'avaient pas de liens connus avec le régime d'Assad", indique aussi le rapport.

Enfin, le nouveau gouvernement a conservé au sein de l'armée de nombreux combattants de HTS, y compris ceux "qui ont violé la liberté religieuse pendant la guerre civile syrienne". À l’instar du chef du renseignement Anas Khattab, un ancien commandant d'Al-Qaïda, qui a personnellement participé à des exécutions et à d'autres formes de persécution religieuse "telles que le recrutement de membres d'ISIS et la traite des femmes et des filles yazidies à des fins d'esclavage sexuel et domestique".

Germain Gratien

Crédit image : Shutterstock / maitrecortex (Vue de la vieille ville d'Alep en Syrie)

Dans la rubrique Persécution >



Les nouvelles récentes >