Pour le Premier ministre pakistanais, "il est de la responsabilité de chaque musulman de protéger les communautés minoritaires"
Après les émeutes de Jaranwala au Pakistan, le Premier ministre intérimaire Anwaar-ul-Haq Kakar a appelé à la protection des minorités.
Le déchaînement de violences au cours duquel les chrétiens de Jaranwala ont été pris pour cibles le 16 août dernier, est selon Associated Press, "l'un des plus destructeurs de l'histoire du pays".
Selon le gouvernement du Premier ministre intérimaire Anwaar-ul-Haq Kakar, chaque famille victime toucherait 2 millions de roupies pakistanaises, soit plus de 6100 euros.
Il a également assuré lors d'une émission télévisée que l'État assurerait la protection des minorités, notamment les chrétiens, les hindous, les sikhs et les ahmadis. Il est selon lui de "la responsabilité de chaque musulman de protéger les communautés minoritaires". Le premier ministre intérimaire a rappelé que "la communauté chrétienne a joué un rôle important dans la création du Pakistan" et fait partie intégrante de la nation.
L'archevêque de Lahore, Mgr Sebastian Shaw, s'est rendu à Jaranwala auprès des familles touchées. Il était accompagné de plusieurs leaders musulmans.
"Ce que nous avons vu, c'est une terrible dévastation, qui nous a plongés dans l'émotion", explique-t-il, "les gens sont choqués et désespérés, ils n'ont plus rien. C'est à nous d'apporter un minimum de consolation, en nous faisant les témoins de l'amour de Jésus. Il y a un besoin de proximité humaine, d'assistance psychologique et matérielle, et nous organisons toute l'aide possible à travers Caritas, mais aussi à travers les volontaires et les différentes congrégations religieuses. J'ai dit aux chrétiens qu'ils ne sont pas seuls dans cette souffrance, Jésus est à leurs côtés et nous sommes avec eux, nous nous intéressons à eux et nous nous occuperons d'eux".
Le bilan dressé par la Conférence épiscopale est lourd : au moins 22 églises ont été saccagées et incendiées, plus de 220 maisons ont été incendiées ou endommagées par la foule, des cimetières chrétiens ont été profanés.
M.C.