« Nous avons lancé un appel aux militaires pour qu’ils n’attaquent pas les Églises car de nombreuses personnes, en particulier des personnes vulnérables, s’y réfugient. Mais l’appel est tombé dans l’oreille d’un sourd. »
Le mois dernier, nous vous rapportions les tirs effectués sur l’église Saint-Joseph de Demoso, ou encore sur la cathédrale du Sacré-Coeur de Pekhon. L’Agence Fides vient de rapporter le bombardement d’un autre édifice catholique, l’église de Notre-Dame de la Paix de la paroisse de Dongankha.
L’attaque a eu lieu le 6 juin. Un prêtre du diocèse, le Père Paul Tinreh, rapporte qu’il n’y a eu ni blessé, ni victime. L’église n’est pas la seule à avoir été endommagée dans cette zone. On rapporte également des maisons victimes des « tirs d’artillerie aveugles ».
Selon l’Agence Fides, c’est le sixième lieu de culte catholique touchées par des attaques de l’armée.
Un autre prêtre précise que « depuis que l’État de Kayah est devenu une zone de guerre, aucun endroit n’est sûr ».
Pour le jésuite Wilbert Mireh, il y a plusieurs raisons à ces attaques d’églises. Parmi elles, les actions que mène l’Église catholique à destination des populations et le fait qu’ils n’aient plus « une once d’humanité ou de cœur ».
« Nous avons lancé un appel aux militaires pour qu’ils n’attaquent pas les Églises car de nombreuses personnes, en particulier des personnes vulnérables, s’y réfugient. Mais l’appel est tombé dans l’oreille d’un sourd. L’une des raisons pour lesquelles ils s’en prennent à l’Église catholique est que celle-ci, en collaboration avec de nombreux donateurs, a pris des initiatives de secours pour plus d’un tiers de la population totale de l’État de Kayah (plus de 300 000 personnes) qui a été déplacée de force à cause des attaques aveugles du régime militaire. S’ils attaquent les églises, c’est aussi parce qu’ils n’ont plus une once d’humanité ou de cœur. »
M.C.
Article initialement publié en juin 2021.