Podcast « Les Fils d’Issacar » : La génération qui a besoin d’apprendre l’amour

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Bonjour à tous, je suis Etienne OMNES, nous sommes samedi 2 décembre, et vous écoutez un épisode des Fils d’ Issacar, le podcast de commentaire chrétien de l’actualité.

Nous n’avons pas manqué d’évènement cette semaine, mais en revanche nous avons manqué d’évènements significatifs, d’évènements qui nous apprennent quelque chose sur notre époque et nous-même. Nous avions les galéjades de Kim Jong-Ill, sur lequel je n’ai rien à dire. Le discours d’Emmanuel Macron en Afrique sur lequel je n’ai tout simplement aucune expertise.

Une tribune d’anciennes syndicalistes de l’UNEF qui dénoncent du harcèlement sexuel chez les pharisiens progressistes, mais ce que j’ai dit sur l’affaire Weinstein était déjà un commentaire suffisant. Les autres évènements étaient trop anciens. Jusqu’à ce qu’Albert Mohler, le patriarche des Fils d’Issacar, aborde une démarche nouvelle dans des écoles américaines ou chinoises : des cours pour apprendre à être en couple. Si cela existait en France, j’y souscrirais moi-même.

La génération qui a besoin d’apprendre l’amour

Commençons par présenter les faits : le 22 novembre dernier, la National Public Radio –un média américain- nous présentait un cours fait dans une école privée américaine, la Beaver Country Day School, à Boston. Je précise que cette école est progressiste, ce qui rend le tout assez savoureux. Voici quelques citations de cet article :

« A côté de cours d’éducation sexuelles très explicites, certaines écoles commence à offrir des leçons plus “tout-public” sur l’amour. Les experts disent que la génération qu’on nomme « E-Génération » est affreusement sous-préparée à avoir des relations romantiques saines et attentionnées, et les jeunes gens ont besoin de plus de conseils. Des écoles sont donc en train d’ajouter des cours qui sont moins à propos de la « plomberie » des relations, et plus à propos de la passion. A la Beaver Country Day School, une école privée près de Boston, Matthew Lippman a enseigné des cours entiers sur l’amour et les relations. » - Fin de citation

Ou encore une élève qui raconte :

« Je ne crois pas que nous soyons préparés à savoir à quoi est censé ressembler une relation saine, dit Lisa Winshall. Alors que les enfants ont des enseignements sur des choses comme le consentement et la violence sexuelles, elle dit qu’elle a besoin désespérément de plus de coaching « à un niveau bien plus profond au sujet de ce que veut vraiment dire s’attacher à quelqu’un d’autre. »

C’est exactement ce que le maître de conférence Rick Weissbourd, de la Harvard Graduate School of Education a trouvé. Ses recherches récentes montrent que les jeunes ont des difficultés à concevoir des relations romantiques, et encore plus à les vivre concrètement. « C’est une anxiété profondément ancrée » dit-il « alors ils recherchent de la sagesse ». Et ce n’est pas assez de leur donner de l’éducation sexuelle type « prévention de désastre», qui ne s’occupe que de grossesse, maladies sexuellement transmissibles et violence sexuelle  ajoute-t-il.

« Je pense que nous sommes en train d’échouer magistralement à avoir des conversations avec les jeunes au sujet de l’apprentissage subtile, tendre, généreux, et exigeant de comment on aime ». Selon ses données, environ 70% des jeunes ont soif de ces conversations. » -Fin de citation

Je ne peux m’empêcher de rajouter aussi la citation suivante:

« Nos enseignants sont déjà assez chargés” dit Ashley Bever, un professeur remplaçant à San Diego. Elle dit qu’éduquer les enfants à l’amour doit venir des parents, et non des écoles, surtout quand on considère comment les écoles gèrent l’éducation sexuelle.

« Je veux dire : ils parlent à des collégiens des préservatifs aromatisés. C’est juste trop et trop tôt. Alors, non, je ne peux tout simplement pas faire confiance aux institutions pour le faire correctement. »

[…] Idéalement, Rick Weissbourd (mentionné tout à l’heure) dit que les leçons devraient venir à la fois de l’école et de la maison. Et alors que bien des parents peuvent penser que leurs enfants n’ont pas envie d’être enseignés sur ce sujet par papa ou maman, les recherches de Weissbourd montrent qu’en fait c’est le cas. » -fin de citation

Ô combien ces observations sont déjà riche d’enseignement et d’intérêt pour le chrétien ! Mais commentons davantage cet article.

Un commentaire chrétien de ce besoin d’apprendre le couple à l’école

Commençons par le fondamental : L’apôtre Jean nous dit : « Dieu est amour », mais nous sommes rebelles contre lui  et l’apôtre Paul nous dit : « Comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens réprouvé ». La rébellion contre Dieu –plus communément appelé le péché- distord forcément notre vision du monde et notre compréhension des choses. Et plus on considère ce qui est proche de Dieu, plus nous sommes dans le flou et le brouillard, parce que notre rébellion se fait davantage sentir lorsque nous considérons des connaissances plus proche du Dieu que nous haïssons naturellement.

Ainsi, notre vision de comment il faut préparer un gâteau au chocolat n’est pas embrouillée, parce que notre rébellion a peu de prises sur cette connaissance. En revanche, notre vision de l’existence ou la définition de Dieu est hautement capricieuse, parce que dans ces domaines, notre nature déchue et rebelle s’exprime à pleins tubes.

Or, les relations romantiques et amoureuses, qui ont pour cadre le mariage et pour but de ressembler à Dieu, sont très propices aux déformations car il est écrit : « Dieu est amour ». Si nous sommes rebelles à Dieu, nous échouerons forcément dans notre compréhension des relations, d’une façon ou d’une autre.

Il est donc normal que chaque époque dans l’histoire de l’humanité ait beaucoup de mal à concevoir et vivre ce qu’est une relation romantique et saine. Dans certaines époques, on tenait le mariage en haute estime, mais on le trahissait à la première occasion par l’adultère. Dans d’autres époques, les femmes n’avaient tout simplement pas assez de dignité pour que la volonté de Dieu soit clairement appliquée.  Dans notre époque, nous sommes tellement déshumanisés que nous ne savons même plus être assez humains pour avoir des relations normales. C’est un effet du péché, qui embrouille et tord les choses de Dieu.

Nous voilà donc face à une initiative assez ironique : les écoles séculières doivent aujourd’hui apprendre l’amour en plus de faire l’amour. On se rend compte qu’à force de vouloir être libre de tout engagement et tout sentiment trop exclusif d’un côté, et de crier au consentement et à ne pas être oppressant de l’autre, et bien on ne sait tout simplement plus aimer comme il faut quelqu’un.

Je salue et félicite ces initiatives américaines, même si je partage les réserves d’Ashley Bever : c’est aux parents plus qu’aux écoles d’apprendre le couple. Cependant, c’est bel et bien à l’église que je pense, et c’est de l’église que je suis fier en apprenant l’existence de ces initiatives.  En effet, pour une fois, l’église de Jésus Christ est en avance sur la société.

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Depuis le début du XXIe siècle, la question de la vie de couple et du mariage a mobilisé dans nos milieux évangéliques une énergie intellectuelle formidable, considérant notre nombre minuscule. Nous sommes probablement la partie de la société qui a le plus réfléchi à ce sujet. Du théorique au pratique, du superficiel à l’enseignement en profondeur, la tradition évangélique a produit ces dernières années une quantité impressionnante de belles ressources sur le mariage à ce sujet. Pensons à Gary Chapman, qui n’est peut-être pas le plus confessionnels de nos auteurs, mais dont les écrits sont lus bien plus largement que le cercle protestant. J’ai trouvé ses 5 langages de l’amour dans la bibliothèque d’un catholique conservateur dernièrement, et il me disait que le milieu catholique français était très ouvert et curieux à l’égard des enseignements protestants sur le mariage et la vie de couple. Des conférenciers protestants, évangéliques ou non, sont régulièrement invités à des séminaires par des évêques catholiques.

Même chez les théologiens évangéliques, une des questions les plus chaudement débattues à notre époque est le débat Complémentarien vs égalitariens. Les points de cristallisation de ce débat portent notamment sur le pastorat féminin (une femme peut-elle être pasteur ou enseigner à l’assemblée ?) et… sur l’ordre du mariage chrétien (que veut dire pour un homme qu’il a autorité sur sa femme ? Comment cela doit-il se manifester concrètement ?). Ce débat est un des plus actifs, et il a amené à l’existence de très beaux textes et livres.

Les pères du IVe siècle nous ont légué la Trinité.  Les réformateurs nous ont légué les 5 solas. Je pense que nous lèguerons aux générations futures la théologie du mariage.

Notre société se rend compte à présent qu’elle manque de savoir et de sagesse sur le mariage et l’amour romantique, au point où des cours sont mis en place. Loin d’y voir un sujet de moquerie, j’y vois pour ma part une gigantesque opportunité pour l’église de Christ. Vous voulez savoir ce qu’est l’amour véritable ? Nous l’enseignons ! Vous voulez savoir à quoi il est censé ressembler dans la pratique ? Nous tâchons justement de le vivre dans nos mariages chrétiens !

Et plus encore ! Notre société a faim d’amour véritable, d’amour authentique, d’amour sacrificiel. Notre société a faim de Dieu, et nous pouvons le leur donner. Nous pouvons leur montrer de façon très concrète, par notre vie de tous les jours et nos couples. Nous pouvons et devons le transmettre à nos enfants, par la parole et par l’acte. Nous pouvons être un lieu de réponses pour tous ceux qui cherchent ce qu’est l’amour.

Car ce que nous avons reçu, et celui qui vit en nous n’est rien d’autre que le Dieu qui est amour. C’est un avantage scandaleux par rapport au cours de la Beaver School.

Merci d’avoir écouté Les fils d’Issacar. Pour retrouver l’intégralité des épisodes, rendez-vous sur le journal en ligne « Infochrétienne » (trois fois w point Infochretienne point-com) et sélectionnez « Timothée Davi » dans le menu « Chroniqueurs ».

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Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode des fils d’Issacar qui sera présenté cette fois par Timothée Davi

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