Avec l’ouverture de la PMA à toutes les femmes, des experts interrogent la réalité du terrain, entre pénurie de gamètes et files d’attente.
Aujourd’hui la Procréation Médicalement Assistée n’est ouverte qu’aux couples hétérosexuels dont la femme est en âge de procréer. Mais, dans le cadre de la révision des lois de bioéthique, la question de l’ouverture à toutes les femmes se pose. Couples de femmes homosexuelles ou femmes célibataires, toutes pourraient ainsi s’engager dans le délicat parcours qu’est la PMA, comme l’avait d’ailleurs promis le président Macron lors de sa campagne. Mais est-ce vraiment sans conséquence sur les couples qui en bénéficient actuellement ?
Les critères sont précis pour bénéficier d’une Procréation Médicalement Assistée en France à l’heure actuelle. Elle s’adresse uniquement aux couples hétérosexuels, dont la femme est en âge de procréer. Le couple ou l’un des deux doit présenter une stérilité pathologique constatée médicalement, ou doit être porteur d’une maladie grave susceptible d’être transmise au conjoint ou à l’enfant.
Mais avant de pouvoir bénéficier d’une insémination artificielle, d’une FIV ou d’un accueil d’embryon, le couple passera par différentes étapes. Car du bilan d’infertilité aux premières tentatives, en passant par les différents entretiens, l’attente est longue. Or, avec l’ouverture à toutes les femmes, Valérie Boyer, député LR Bouches-du-Rhône, s’inquiète au sujet de ces « files d’attente« , d’une « concurrence » qu’elle juge « indécente ».
« Je trouve assez indécent qu’on mette en concurrence, à la fois sur les files d’attente pour accéder aux produits humains, c’est-à-dire aux gamètes, des personnes qui souffrent de pathologies et des personnes qui ne sont pas malades. »
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De son coté, Nathalie Rives, présidente de la fédération française des CECOS déplore le manque de prise en compte de la réalité du terrain. À l’augmentation du nombre de demandes, elle oppose les contraintes de la réalité du terrain et évoque le déficit en nombre de praticiens, de psychologues spécialisés et de techniciens supplémentaires.
« Les demandes d’assistance médicale à la procréation pourraient être multipliées par deux ou par trois. Au Royaume-Uni, quand l’accès à la PMA a été étendu, les centres ont d’abord constaté une augmentation de 30 % de la demande avant un doublement, voire un triplement de leur activité annuelle. Alors que nous sommes déjà dans une situation un peu tendue, nous craignons l’allongement des files d’attente. »
Aujourd’hui, selon l’Institut National d’Études Démographiques, le recours à un donneur ne représente que 5% des enfants conçus par PMA, soit moins de 1300 naissances chaque année. La grande majorité des enfants issus de PMA ont donc été conçus sans avoir recours à une tierce personne. Pourtant, il est déjà question de pénurie, et de nombreux couples se tournent vers un recours transfrontalier. Notamment l’Espagne, mais aussi la Grèce et la République tchèque.
« La pénurie de donneurs en France ne permet pas de répondre à la demande des couples hétérosexuels infertiles en âge reproductif, en particulier la demande d’ovocytes. »
Entre « concurrence » « indécente », dans les parcours de prise en charge, et pénurie, la réalité du terrain questionne les propositions de révision des lois de bioéthique.
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M.C.
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