PMA pour toutes : La trisomie à l’épreuve du diagnostic pré-implantatoire

Sans-titre-1-35.jpg

« De quelle société humaine voulons-nous demain ? [...] Ne jouons pas aux apprentis-sorciers. [...] N’ouvrons pas la boîte de Pandore de l’harmonisation, de la standardisation. »

Dans le cadre du projet de loi de bioéthique, plusieurs députés envisageaient d’étendre le diagnostic pré-implantatoire (DPI) afin de détecter les anomalies génétiques. Jusqu’à présent, le DPI est proposé, dans le cadre de la procréation médicalement, assistée « aux couples qui risquent de transmettre à leur enfant une maladie génétique d’une particulière gravité« .

Dites non à la PMA pour toutes en signant la pétition « Non à la PMA sans père ».
Découvrir, signer et partager la pétition en cliquant ici.

Lors des débats à l’Assemblée Nationale, le généticien et député Philippe Berta a soutenu un amendement afin de « soumettre la réalisation d’un DPI-A au consentement des deux parents, tout comme les autres DPI ; de laisser la liberté aux parents d’implanter ou non un embryon aneuploïde ; de limiter le DPI-A aux seuls chromosomes non sexuels, encore dénommés autosomes ». Le DPI-A est le diagnostic préimplantatoire aneuploïdies, afin de trier les embryons qui ne possèderaient pas le nombre normal de chromosomes. La trisomie est donc au centre des débats.

Pour étayer son argumentaire, Philippe Berta évoque « un enchaînement infernal ».

« Nous avons donc l’occasion de diminuer le nombre d’IVG, les dépenses de santé, et tout simplement de donner une vraie chance de simplification pour un parcours de vie si complexe, pour des grossesses déjà considérées à risque, pour ces quelque 300 couples par an. Sans cela, ces familles seraient soumises à un enchaînement infernal : fécondation in vitro avec DPI, DPNI, dépistage de la trisomie, échographie en cas de risque avéré, amniocentèse et, pour finir, interruption médicale de grossesse. À quel couple peut-on souhaiter un tel parcours ? »

Il va jusqu’à associer « handicap » de l’enfant et « divorce » des parents.

« N’oublions pas que le handicap est l’une des premières causes de divorce. »

« Vision scandaleuse » du handicap, s’indigne Daniel Fasquelle, juriste et député. La ministre de la Santé Agnès Buzyn, clairement opposée à cet amendement, dénonçait ensuite une « dérive eugéniste claire ».

« Comment faire en sorte que cette technique ne soit pas proposée à tous les couples en démarche de fécondation in vitro ? On passerait dans ce cas d’une moyenne de 250 couples par an qui font un DPI à 150 000 PMA. Or si l’on autorisait cette technique dans le cadre d’une recherche de maladies génétiques au motif que cela permettrait d’éviter des fausses couches, l’étape suivante – et c’est déjà la demande des professionnels du secteur – serait de faire une recherche d’aneuploïdie pour toutes les fécondations in vitro, indépendamment de l’existence d’une maladie génétique antérieure dans le couple concerné, et cela pour éviter les fausses couches à répétition. Or la recherche d’aneuploïdie donne forcément des informations sur les trisomies. Cela reviendrait donc à disposer d’une information relative aux trisomies pour tous les couples engagés dans une telle démarche ; on serait obligé de leur donner l’information et de leur dire d’éviter l’implantation d’un embryon porteur d’une trisomie. C’est ce glissement qui me pose problème. »

Pour Agnès Buzyn, ce « glissement » aboutit au « mythe de l’enfant sain ».

« On trierait l’embryon sur le seul critère de la maladie génétique dont est atteint le premier enfant malade et sur celui de la trisomie. L’étape suivante, le glissement naturel, c’est d’aller rechercher d’autres maladies génétiques fréquentes. Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Si l’objectif est d’éviter que ces couples n’aient un deuxième enfant malade, pourquoi se contenter de diagnostiquer la trisomie 13, 18 ou 21, et pas toute maladie génétique ? »

Dans l’hémicycle, le député Vincent Thiebaut a raconté avec émotion son expérience sur le handicap. Il est le père de jumeaux sourds profonds, nés par FIV.

« Mes enfants sont absolument extraordinaires et à travers leur handicap j’ai appris des choses extraordinaires. Ils m’ont ouvert les yeux sur des choses que je n’aurais pas pu imaginer. Parce que justement ils sont différents. [...] Je pensais à ce généticien qui était absolument fabuleux, qui était Albert Jacquard, qui faisait l’éloge de la différence. et je pense qu’effectivement ces maladies génétiques sont des titres individuels très lourds à porter. Mais c’est aussi, je pense, une véritable chance pour la société. [...] Attention à ce que nous faisons, où nous allons. Parce que là se pose la question, réellement, philosophique, de quelle société humaine nous voulons demain. [...] Ne jouons pas aux apprentis sorciers. La souffrance, la douleur qu’on peut avoir, la culpabilité fait partie de notre humanité. Et ce qui a sans doute certainement aussi transcender notre humanité et ce qui fait ce que nous sommes aujourd’hui. N’ouvrons pas la boîte de Pandore de l’harmonisation, de la standardisation. »

Le 4 octobre, le vote des députés a rejeté l’amendement, 52 voix contre 32. Combien de temps encore ces barrières nous préserveront du « mythe de l’enfant sain » ?

M.C.

Aidez-nous à faire connaître la réalité et les enjeux de la loi sur la PMA pour toutes !
Faites un don pour soutenir Info Chrétienne en cliquant ici.

Découvrez ci-dessous d’autres raisons de dire non à la PMA sans père :

12 000 êtres humains congelés au stade d’embryon seront détruits lors du passage de la loi sur la PMA pour toutes

François-Xavier Bellamy : Le choix de la PMA pour toutes « sera notre malédiction »

Pourquoi 2 000 médecins ont-ils signé un manifeste contre la PMA pour toutes ?

PMA pour toutes : les couples stériles seront les grands perdants de la nouvelle loi

Apologie de la GPA sur Sept à Huit en plein débat sur la PMA pour toutes

Comme Martin Luther King, Mgr d’Ornellas dévoile son « rêve » pour la société

PMA sans père et business de la procréation : La France devra acheter son sperme à l’étranger

Révision des lois de bioéthique : Quelle est la position de la Conférence des Évêques de France ?

« PMA sans père : attention danger ! », Jean-Frédéric Poisson appelle à manifester le 6 octobre

PMA pour toutes / TF1 s’interroge : Entre anonymat des donneurs et quête d’identité des enfants issus de dons

PMA pour toutes : Des pédopsychiatres dénoncent des études « conduites avec un objectif militant »

Débat : quatre raisons de s’opposer à la PMA pour toutes

Parce qu’un enfant a des droits mais qu’on n’a pas droit à un enfant, non à la PMA pour toutes

PMA sans père : la boîte de Pandore de l’eugénisme et de la marchandisation du corps

Un avis retentissant qui change radicalement la donne sur la PMA sans père

Papa (P)ride : « Nous sommes tous des pères scandalisés par le projet de loi sur la PMA »

Jean-Pier : « Non, être homosexuel ne nous donne pas des droits supérieurs, et surtout pas le droit à l’enfant »

7 raisons de manifester le 6 octobre contre la PMA pour toutes selon le philosophe Charles-Éric de Saint Germain

12 hauts fonctionnaires et universitaires appellent au retrait du projet de loi de bioéthique

Pour l’Académie de Médecine, « la conception délibérée d’un enfant privé de père constitue une rupture anthropologique majeure »

PMA sans père / Agnès Thill : « Cette société exclut les pères et mutile ses enfants »

PMA pour toutes : Blanche Streb répond aux questions d’Info Chrétienne

Hier la PMA, aujourd’hui la PMA pour toutes, demain la GPA pour tous ?

Mère blanche d’une enfant métisse issue de la PMA, elle porte plainte car son bébé ne lui ressemble pas

Aude Mirkovic répond aux questions d’Info Chrétienne au sujet de la PMA pour toutes

PMA sans père : le sort des embryons surnuméraires, on en parle ?

Les Associations Familiales Protestantes refusent la PMA pour toutes, le don de gamètes et la recherche sur les embryons humains

Projet de loi bioéthique : La GPA est bien là !

Parce que l’absence d’un père est toujours une tragédie même lorsque c’est un choix, non à la PMA sans père

Parce que l’inscription “mère et mère” sur l’acte de naissance est un mensonge orchestré par l’état, non à la PMA sans père

PJL Bioéthique : la mobilisation du 6 octobre traduit la forte inquiétude des Français

Y avait-il 74 500 ou 600 000 manifestants contre la PMA pour toutes dans les rues de Paris ?

La loi de bioéthique autorise la création d’embryons chimères, mi-animal, mi-homme

PMA pour toutes : La trisomie à l’épreuve du diagnostic pré-implantatoire

Inséminée avec le sperme d’un inconnu au lieu de celui de son mari, une mère donne naissance à une fille asiatique

En marche vers une humanité génétiquement modifiée avec le projet de loi bioéthique

Saviez-vous que les chercheurs savent créer des embryons « synthétiques », sans ovule ni spermatozoïde ?

PMA pour toutes / Agnès Thill dénonce un « déni de démocratie » : « Ils ont tout méprisé, et ils sont passés en force »

Elle a 73 ans, il en a 82, mais ils ont donné naissance à des jumelles en Inde grâce à un don d’ovocyte

Des milliers d’embryons perdus suite à la panne de cuves de stockage dans des centres de fertilité

Elle porte plainte car son enfant souffre de nanisme alors qu’elle avait choisi un donneur de sperme pour sa grandeur

600 000 personnes ont manifesté dans les rues de Paris contre la PMA pour toutes

 

 


Articles récents >

Espagne : un moine meurt après une violente agression dans un monastère

outlined-grey clock icon

Les nouvelles récentes >