Alors que le CCNE demandait des « recherches fiables sur l’impact de cette situation », des psychiatres dénoncent les études évoquées par les tenants du projet et relayées par la presse.
Lors de l’examen du projet de loi bioéthique par la commission de l’Assemblée Nationale, plusieurs psychiatres ont été entendus en tant qu’experts. Parmi eux, le docteur Pierre Lévy-Soussan et le docteur Sarah Bydlowski. Tous deux remettent en cause la démarche scientifique des études présentées à l’Assemblée nationale dans le cadre de l’examen du projet de loi de bioéthique.
Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) avait jugé « pertinent de pouvoir s’appuyer sur des recherches fiables sur l’impact de cette situation », comme l’indique l’avis 129 sur la révision des lois de bioéthique de 2018.
« Cette demande d’AMP, en l’occurrence une insémination artificielle avec donneur (IAD), pour procréer sans partenaire masculin, en dehors de toute infertilité, s’inscrit dans une revendication de liberté et d’égalité dans l’accès aux techniques d’AMP pour répondre à un désir d’enfant. Elle modifie profondément les relations de l’enfant à son environnement familial, en termes de repères familiaux, d’absence de père, institutionnalisée ab initio. Elle fait émerger aussi plusieurs interrogations sur la relation des enfants à leurs origines, puisqu’en France le don est anonyme et gratuit, ou sur le fait de grandir sans père. Aussi sur ces points, il serait pertinent de pouvoir s’appuyer sur des recherches fiables sur l’impact de cette situation. »
Mais pour Pierre Lévy-Soussan, directeur du Centre de Consultation Médico-Psychologique et Filiation de Paris, ancien membre du Conseil d’Orientation de l’Agence de Biomédecine, « aucune étude d’impact sur le projet n’a été conduite ». Il en dénonce même le caractère « militant ».
« Réalisées pour la plupart dans le monde anglo-saxon, ces études ont toutes été conduites avec un objectif militant : montrer que tout va bien pour les enfants accueillis par un couple de même sexe. «
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Pour le docteur Sarah Bydlowski, psychiatre et chercheur associé au laboratoire de psychopathologie de l’Université René-Descartes, il s’agit d’un problème méthodologique.
« Notre réticence n’est pas théorique. Elle relève d’un problème méthodologique quant à la façon dont ses études sont menées, sans entretien conséquent avec les enfants, quel que soit leur âge. »
Elle précise la technique de ces études, l’auto-questionnaire. les parents eux-même posent les questions à leurs enfants. Pour le docteur Christian Flavigy, psychiatre, ces études « se limitent au court terme et font l’impasse sur la vie psychique de l’enfant ». Il ajoute :
« Demander aux filles de Marc-Olivier Fogiel si tout va bien ne suffit pas. »
Le docteur Pierre Lévy-Soussan associe le fait d’avoir deux mères à une « violence contre le réel ».
« Même si c’est encore un vrai tabou, on se rend compte que c’est plus compliqué avec la PMA, en termes de filiation. L’existence d’un tiers complexifie les représentations. Dans les PMA actuelles, on voit les difficultés qu’ont les parents à se transformer en fils et fille. Modifier les paramètres de la PMA va donc forcément retentir sur l’enfant. »
Adopté en commission, le projet de loi bioéthique va être présenté à l’Assemblée Nationale dès le 24 septembre.
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M.C.
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