Après 5 nouveaux emprisonnements de chrétiens en Iran, plusieurs ONG dont l’organisation de défense des chrétiens persécutés, Portes Ouvertes, ont adressé une lettre à l’ONU pour « faire changer les choses ».
En Iran, les droits de la minorité chrétienne sont extrêmement limités. Dans son rapport de persécution des chrétiens 2021, Portes Ouvertes révèle que « la vie ecclésiale est complètement muselée par les autorités ».
Les églises historiques qui constituent l’Eglise iranienne comme les églises arméniennes et assyriennes, sont reconnues par l’Etat bien que « leurs membres sont traités comme des citoyens de seconde zone ». Les autres chrétiens, les protestants évangéliques et surtout les anciens musulmans convertis sont les plus touchés par la persécution.
Seules quatre églises persanophones sont autorisées en Iran, elles sont toutefois extrêmement surveillées par le gouvernement et n’ont pas le droit de recevoir de nouveaux membres ce qui poussent les chrétiens à se réunir dans l’illégalité. Portes Ouvertes précise que « le régime les accuse d »atteinte à la sécurité nationale’, un ‘délit’ pour lequel ils encourent harcèlement, descentes de police lors des réunions, arrestations, amendes et peines de prison ».
Il y a deux semaines, cinq chrétiens sont entrés en prison pour purger leur peine. Le 10 novembre Amin Khaki, Milad Goodarzi et Alireza Nourmohammadi ont été incarcéré. Condamnés en juin dernier pour « propagande contre le régime islamique », ils vont devoir purger une peine de trois ans de prison.
Le lendemain, deux autres chrétiens Sasan Khosravi et Habib Heydari retournaient également derrière les barreaux.
Portes Ouvertes s’est joint à neuf autres ONG dans une lettres conjointe à l’attention de Michelle Bachelet, Haut-Commissaire aux Droits de l’Homme de l’ONU. Elles l’exhortent à intervenir « en faveur des chrétiens persanophones d’Iran à qui on refuse systématiquement le droit à la liberté de religion, de conviction et d’expression comme en témoigne le fait qu’ils n’aient pas d’endroit pour se réunir ».
Ils l’invitent également à exiger du gouvernement que les chrétiens puissent avoir des lieux pour se retrouver en toute légalité et qu’ils mettent un terme à la persécution et au harcèlement que subissent notamment les églises de maison. Enfin, ils appellent à la libération des chrétiens emprisonnés au nom de leur droit à la liberté de religion.
Camille Westphal Perrier
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Article initialement publié en novembre 2021.