
« Trois caméras ont été installées dans notre petite église, nous surveillant à tout moment. Nous sommes horrifiés. Nous n’avons aucune liberté sous cette surveillance. »
La Chine poursuit sa campagne de surveillance de la population par caméras à reconnaissance faciale. Dans la province du Jiangxi, qui compte une importante population de chrétiens, plus de 200 caméras de ce type ont été installées dans des églises et des temples entre la fin du mois de juillet et le mois de septembre.
Un employé chargé de l’installation des caméras explique, dans des propos repris par Bitter Winter :
« Les caméras sont spécialement fabriquées et installées avec l’approbation du Bureau de la sécurité publique. Toutes les informations d’identité sont stockées dans le système de surveillance du Bureau de la sécurité publique une fois que les caméras enregistrent le visage de quelqu’un. Il avertit immédiatement lorsqu’une personne inscrite sur la liste noire par la police est identifiée. »
Dans certaines églises, jusqu’à quatorze caméras ont été installées.
Un prêtre de la province du Guangdong explique que les églises en sont venues à engager des gardes pour « disperser les fidèles” » afin d’éviter qu’ils ne disent « quelque chose contre le gouvernement » devant les caméras.
« Après l’installation des caméras, personne n’ose parler de politique, du gouvernement, de Hong Kong ou de tout autre sujet de ce genre dans l’église. Les églises engagent des gardes de sécurité pour disperser les fidèles qui parlent en groupes, de peur qu’ils disent quelque chose contre le gouvernement, et que les caméras capturent cela. De tels incidents peuvent causer beaucoup de problèmes aux églises. »
Un chrétien évoque les trois caméras installées dans son église :
« Trois caméras ont été installées dans notre petite église, nous surveillant à tout moment. Nous sommes horrifiés. Nous n’avons aucune liberté sous cette surveillance. »
Selon Maya Wang, de l’organisation Human Rights Watch, « les autorités veulent créer une sorte de société qui leur serait très facile à gérer ».
« L’idée est que les autorités tentent de mettre en place une surveillance complète et une ingénierie comportementale à grande échelle. Les autorités veulent créer une sorte de société qui leur serait très facile à gérer. »
M.C.
Crédit image : StreetVJ / Shutterstock.com