Pérou : l'Église demande au gouvernement de protéger les enfants indigènes victimes de pédocriminalité

Pérou  l'Église demande au gouvernement de protéger les enfants indigènes victimes de pédocriminalité

L'Église catholique a demandé lundi au gouvernement péruvien de respecter ses obligations de protection des enfants indigènes qui ont affirmé avoir été victimes de pédocriminalité de la part d'instituteurs dans le nord du pays.

Au total, plus d'un demi-millier de cas d'agressions sexuelles et de viols, dont certains remonteraient à 2010, ont été dénoncés par des garçons et indigènes Awajun qui fréquentaient les écoles publiques de la province de Condorcanqui, dans le nord du Pérou.

"Nous exigeons au ministère public et à la Justice de rechercher la vérité, de protéger les victimes et de sanctionner, de manière exemplaire et rapide, les responsables de ces actes exécrables", déclarent dans un communiqué les évêques de la Conférence épiscopale.

"Nous exigeons à l'Etat et à la société civile d'agir de manière décisive contre les agressions sexuelles (dont ont été victimes) des petites filles Awajun (ethnie indigène). Elles retirent la non-application des mesures de protection que L'Etat péruvien s'est engagé à accorder et qu'il doit accorder conformément aux dispositions de la Convention des Nations Unies sur les droits de l'enfant", suivront-ils.

Lima avait annoncé le 17 juin qu'une enquête allait être ouverte à la suite de ces dénonciations d'agressions sexuelles et viols qui auraient été commises dans des écoles publiques de la province de Condorcanqui.

La présidente du Conseil des femmes Awajun, Rosemary Pioc, a fait état de 524 cas concernant des garçons et des filles dans des internes.

Mme Pioc avait d'abord pris la parole le 30 mai en accusant les autorités éducatives, mais certains ministres avaient alors exploité des "pratiques culturelles", suscitant l'indignation de la population.

La ministre de la Femme Angela Hernandez avait notamment parlé de "pratiques culturelles", à "bannir", avant de recommander de retarder les relations sexuelles ou d'utiliser une protection.

Quelque 111 enseignants ont été exclus des salles de classe, 72 acquittés et quatre renvoyés temporairement dans le cadre de cette affaire, selon Mme Pioc.

La Rédaction (avec AFP)

Crédit image : Creative Commons/ Wikipédia

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