
Après la publication du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église catholique, trois personnalités, Christine Pedotti, Anne Soupa et François Devaux appellent les évêques de France à démissionner.
Lundi 11 octobre, soit six jours après la publication du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (CIASE), face à une situation décrite comme « une faillite », Christine Pedotti, Anne Soupa et François Devaux appellent les évêques de France à la démission collective.
Evêques, démission! Face à la faillite, c'est la seule issue. N'importe quel membre du gouvernement, n'importe quel PDG démissionnerait pour bien moins. Comment se fait-il que les évêques restent les intouchables des sociétés modernes? #Eglisecatholique#AussiMonEglise
— anne soupa (@anne_soupa) October 11, 2021
Cette pétition lancée respectivement par la directrice de la rédaction de Témoignage chrétien, la théologienne et le cofondateur de la Parole libérée a déjà rassemblé 3175 signatures.
Le rapport de la CIASE dévoilé mardi 5 octobre a révélé des conclusions accablantes, « un désastre » comme l’a souligné Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France, lors de la remise du rapport par Jean-Marc Sauvé.
216 000 mineurs ont été abusés par des religieux dans l’hexagone entre 1950 et 2020. Un chiffre qui grimpe à 330 000 si l’on ajoute les agresseurs laïcs travaillant dans les institutions de l’Eglise catholique.
L’appel signé par Christine Pedotti, Anne Soupa et François Devaux évoque « un bilan effroyable ».
« Le bilan est là, effroyable : plusieurs centaines de milliers d’enfants blessés dans leur chair et leur âme, empêchés de croire et d’aimer pour de longues années, des centaines de milliers de vies brisées, abîmées. »
Un constat « terrible » ce qui, selon les signataires de cette pétition « ne le rend pas sans appel ». « Le remède doit être à la hauteur du mal » affirment-t-ils.
Ils estiment que « des décisions adaptées à la catastrophe que nous découvrons » doivent être prises soulignant que « les règles actuelles d’exercice de l’autorité, du pouvoir et des responsabilités qui ont permis ce désastre ne permettront pas d’y remédier ».
Si ils précisent que tous les évêques français n’ont sans doute pas « couvert des crimes », ils rappellent que « la structure même de la hiérarchie catholique suppose une continuité et une solidarité entre chaque évêque et son prédécesseur ». C’est à ce titre que Christine Pedotti, Anne Soupa et François Devaux, déclarent « si tous ne sont pas coupables, tous sont responsables ».
C’est pour toutes ces raisons, qu’ils demandent « comme un signe d’espoir et de renouveau », la « démission collective de l’ensemble des évêques en exercice » qui sera pour eux « un premier acte de repentir concret, coûteux, à l’égard des victimes » ainsi que « la seule attitude qui peut permettre de restaurer la maison Église ».
« Laissons donc au vestiaire les hésitations et les scrupules ; laissons-y aussi les titres, les crosses, les mitres, et les cols romains. »
« Ensemble, faisons de l’Église une maison fiable ; une maison où les enfants et les femmes sont en sécurité, où les consciences sont respectées, où la liberté est protégée. » écrivent les signataires de cet appel en conclusion.
Camille Westphal Perrier