
Plusieurs responsables de l'Église d'Angleterre, dont un ancien évêque de Canterbury, risquent des mesures disciplinaires pour leur implication dans l'un des pires scandales de pédocriminalité de cette institution, a annoncé mardi l'équipe chargée de lutter contre ces violences.
En novembre, un rapport accablant avait conclu que l'Église d'Angleterre avait dissimulé une affaire d'agressions et de violences sexuelles remontant aux années 1970, entraînant la démission du chef spirituel des anglicans Justin Welby.
Selon ce document, ce dernier "aurait dû et pu" signaler aux autorités en 2013, quand il en a eu connaissance, les agressions commises pendant des décennies par un avocat lié à l'Eglise d'Angleterre, John Smyth (aujourd'hui décédé), qui s'en est pris à plus de 130 enfants.
Mardi, l'équipe en charge de la politique de protection et de sauvegarde au sein de l'Eglise a publié le nom de dix autres membres du clergé contre lesquels elle va "chercher à engager des procédures disciplinaires" en lien avec cette affaire.
Parmi eux figure George Carey, archevêque de Canterbury entre 1991 et 2002, qui était selon elle au courant des agissements de John Smyth et avait reçu une copie d'un rapport à ce sujet, "qu'il nie avoir vu".
Cette homme de 89 ans a renoncé à être prêtre en décembre, après la publication d'une autre enquête l'accusant de ne pas avoir transmis à la police des accusations d'agressions sexuelles visant un évêque, à l'époque où lui-même était chef de l'institution.
Une trentaine d'autres membres de l'Eglise d'Angleterre, église-mère de la "communion anglicane", ne feront pas l'objet de mesures disciplinaires en raison de "preuves insuffisantes", a indiqué cette équipe.
John Smyth, mort en 2018 sans jamais avoir été inquiété, était "sans doute l'agresseur en série le plus prolifique associé" à cette institution, auteur de souffrances physiques, sexuelles et psychologiques "brutales et horribles" au Royaume-Uni, au Zimbabwe et en Afrique du Sud.
Réunie en synode général mi-février, l'Eglise d'Angleterre, qui devait aborder la réponse à apporter aux cas d'agressions sexuelles, a décidé d'écarter l'instauration d'un processus totalement indépendant pour traiter les plaintes.
La Rédaction (avec AFP)