« Pas de compromis » : Le Pakistan rejette la résolution du Parlement européen sur le blasphème

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Le gouvernement pakistanais rejette la résolution du Parlement européen et ne fera “pas de compromis” sur les lois sur le blasphème.

Le Parlement européen a adopté le 29 avril dernier une résolution relative aux lois sur le blasphème au Pakistan. L’augmentation des accusations de blasphème, notamment liée à l’affaire du couple de chrétiens, Shagufta Kausar et Shafqat Emmanuel, était au centre des débats, mais aussi les avantages commerciaux dont bénéficie le Pakistan dans le cadre du SPG+.

Le premier mai, Imran Khan, Premier ministre pakistanais, a tenu une réunion pour rappeler qu’il n’y aurait « pas de compromis » sur les lois sur le blasphème. Un avis confirmé par les ministres qui ont assuré que ces lois resteraient « intactes ».

La suppression du statut de SPG+, « régime spécial d’encouragement » dans le cadre du Système des Préférences Généralisées, « dispositif qui permet l’importation dans l’Union européenne de marchandises originaires de pays en voie de développement à taux réduit ou nul », pourrait entraîner la perte de 3 milliards de dollars pour le Pakistan.

Le monde des affaires pakistanais s’inquiète donc de cet absence de compromis. À l’instar d’Ahmed Chinoy, directeur de la Bourse pakistanaise et ancien président de l’Association des marchands de tissus du Pakistan, qui craint des nuisances portées à l’économie du pays.

« Les fabricants pakistanais n’auront d’autre choix que d’exporter des produits textiles et vestimentaires à un taux beaucoup moins élevé, ce qui signifie qu’ils devront licencier leurs travailleurs et réduire considérablement leurs salaires. Le gouvernement doit régler ce problème au lieu de recourir à une rhétorique émotionnelle. »

Craintes partagées par Qaiser Ahmed Shaikh, ancien président de la Chambre de commerce et d’industries de Karachi, qui évoque une situation déjà fragilisée par la pandémie.

« Plus de 18 millions de Pakistanais ont perdu leur emploi à cause de la pandémie COVID et d’autres pourraient être au chômage à la suite du retrait du SPG+. »

M.C.

Crédit image : A M Syed / Shutterstock.com


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