Environ 400 personnes se sont rassemblées dimanche devant les Invalides pour protester contre l'extrême droite, à l'appel d'un collectif de chrétiens mobilisés sur les questions sociales et écologiques, a constaté une journaliste de l'AFP.
Sur une scène dressée place Vauban, devant le dôme des Invalides, chants, prières et prises de paroles se sont succédé pendant deux heures, pour ce rassemblement organisé par le collectif "Justice et espérance".
"Le racisme, la détestation des croyants au prétexte de leur foi juive ou musulmane sont inacceptables pour nous chrétiens", a affirmé Emmanuelle Seyboldt, présidente de l'Église protestante unie de France (EPUdF, luthériens et réformés).
"Le bien commun pour lequel il faut se battre est fragile", a ajouté Marcel Remon, jésuite et directeur du Centre de recherche et d'action sociale, en rappelant que "dans l'Evangile, il est écrit que si vous vous taisez, il ne restera que des pierres pour crier".
Parmi les spectateurs de tous âges, Sophie Vandermeeren, catholique de 54 ans, a affirmé à l'AFP être "inquiète pour l'accueil des immigrés, la culture" en cas de victoire du Rassemblement national aux législatives. "Le message de l'Evangile c'est l'accueil. Poser des conditions à cet accueil, c'est contraire au message de Dieu", a pour sa part affirmé Etienne, protestant de 38 ans.
Sur la scène, les associations ont aussi mis en garde contre l'extrême droite, "nostalgique de l'Histoire la plus sombre de notre pays" selon le président de la Cimade Henry Masson, qui a fustigé "un parti dont les habits neufs et bien amidonnés ne doivent pas nous abuser".
"Nous craignons qu'une victoire de l'extrême droite ne réveille les monstres qui sommeillent dans notre société et s'accompagne d'une multiplication des agressions" en raison de l'origine ou de la religion, a expliqué Aurélie Radisson, chargée de l'accueil et des droits des étrangers au Secours catholique.
Guillaume Theurelle, du collectif Lutte et contemplation, l'un des organisateurs de la mobilisation, s'est lui inquiété d'"une répression et une criminalisation accrues des luttes écologistes".
"Les élus d'extrême droite n'appuient jamais les projets de loi qui cherchent à améliorer la vie des personnes au travail ou en recherche d'emploi", a assuré Jean-François Courtille, de l'Action catholique ouvrière, tandis que Martin Kopp, de l'association Greenfaith, fustigeait "le racisme crasse et l'antisémitisme de l'extrême droite".
La Rédaction (avec AFP)