Pâques : les chrétiens du Bangladesh exigent un jour férié
Les chrétiens du Bangladesh ont demandé au gouvernement de transition de déclarer férié le dimanche de Pâques, « jour d’une importance capitale ».
Dans une lettre adressée le 17 octobre au gouvernement de Dacca, les chrétiens bangladais ont demandé l’ajout d’un jour dans les prochains calendriers publics, celui du jour de Pâques, a rapporté Fides.
Cette lettre a été signée par Mgr Bejoy N. D'Cruze, président de la Conférence épiscopale catholique et du Forum uni des Églises du Bangladesh, qui rassemble toutes les églises chrétiennes du pays.
Elle est adressée au chef du gouvernement de transition du Bangladesh, Muhammad Yunus, qui doit sa renommée mondiale au Prix Nobel de la Paix qui a récompensé en 2006 sa contribution au développement économique de son pays.
« Le jour où nous célébrons la victoire de notre Seigneur Jésus-Christ sur le péché et la mort, est l'une des célébrations les plus importantes du christianisme », débute ainsi la lettre, déplorant que « malgré les demandes répétées adressées aux gouvernements précédents, ce jour d'une immense importance n'est pas reconnu comme un jour férié dans le pays ».
De nombreux chrétiens sont donc obligés de travailler le jour de Pâques et ne peuvent célébrer ce jour saint avec leurs familles et leur communauté. Il en est de même pour les étudiants qui « se sentent opprimés », poursuit la lettre.
Bien qu’au Bangladesh les chrétiens soient une infime minorité, qui avec 500 000 personnes représentent 0,3% de la population du pays, Mgr Bejoy N. D'Cruze estime qu’ils apportent « une contribution significative au développement par le biais de [leurs] services communautaires ».
Encourageant le Premier ministre de transition Muhammad Yunus, arrivé au pouvoir début août à la suite d’une contestation étudiante, dans ses efforts de réformes, la lettre se termine en l’implorant « d'envisager de déclarer le dimanche de Pâques jour férié afin que la communauté chrétienne puisse célébrer des rituels importants ».
La religion musulmane représente 95% de la population du pays. Selon l’ONG Portes Ouvertes, les chrétiens du Bangladesh « souffrent de discrimination, de négligence et de violence, reçoivent des menaces de mort et sont physiquement attaqués, surtout ceux qui se sont convertis d’autres religions ».
Jean-Benoît Harel
