
Un jeune chrétien pakistanais est décédé après des années de détention marquées par la négligence et l'absence de soins médicaux, le 31 juillet dernier. Âgé de 25 ans à sa mort, il était accusé de blasphème envers un lieu saint de l'islam.
Le 31 juillet dernier, Nabeel Masih, un jeune chrétien pakistanais de 25 ans, est décédé après avoir passé plusieurs années en prison. Il avait été arrêté pour avoir partagé sur Facebook une image blasphématoire de la Kaaba, lieu saint de l’islam, selon International Christian Concern.
Accusé en vertu des lois pakistanaises sur le blasphème, le jeune homme, alors âgé de seize ans, avait été reconnu coupable et condamné à 10 ans de prison en 2018. Ces lois sont "souvent utilisées à mauvais escient", précise ICC qui ajoute que la police a demandé à supprimer l’image pour éviter des troubles, "effaçant ainsi la seule preuve permettant de prouver que Masih l'avait publiée".
Pendant son incarcération, le chrétien aurait été soumis à des conditions de détention difficiles. Selon ICC, "une mauvaise alimentation, une eau contaminée et des années de stress" auraient entraîné une dégradation irréversible de ses organes.
Son cas avait été relayé par plusieurs groupes de défense des droits humains et juridiques, dont l’avocat Saad Jabar, qui ont tenté d’alerter la communauté internationale.
En 2020, la Cour suprême lui a accordé la libération sous caution. Mais sa santé, déjà fortement détériorée, ne s’est jamais rétablie, malgré ses visites répétées à l’hôpital.
"Masih a enduré plus de souffrances que beaucoup n'en ont endurées en une vie", conclu ICC.
"Sa mort souligne l'urgence d'une réforme et constitue un appel à l'action pour ceux qui valorisent la justice et la vérité afin qu'aucun autre jeune ne subisse le même sort."
Le Pakistan est classé 8e dans l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2025 de l’ONG Portes Ouvertes. Dans le pays, "les chrétiens sont considérés comme des citoyens de seconde classe et subissent de plein fouet les lois antiblasphème", relate l’organisation.
Mélanie Boukorras