Pakistan : Rejet du projet de loi concernant les conversions forcées des jeunes filles issues des minorités religieuses

Hier, mercredi 13 octobre, au Pakistan la Commission parlementaire sur les conversions forcées a rejeté un projet de loi anti-conversion qui vise à protéger les minorités religieuses sous prétexte qu’il va à l’encontre de l’islam.
Nous vous avions déjà parlé du projet de loi anti-conversion en préparation au Pakistan destiné à lutter contre le phénomène croissant de conversions forcées à l’islam qui touche les minorités religieuses.
Il avait été rejeté à la fin du mois de septembre par le ministère pakistanais des Affaires religieuses et de l’Harmonie interconfessionnelle qui affirmait que la loi proposée « se heurte à la charria islamique ». Le 27 septembre, le Premier ministre pakistanais, Imran Khan, s’était également positionné contre le projet de loi, affirmant que son gouvernement ne promulguerait aucune loi anti-islamique.
L’Agence Fides rapporte qu’il a été officiellement rejeté hier, mercredi 13 octobre, par la Commission parlementaire sur les conversions forcées qui l’a défini comme « non islamique ». Le projet de loi ne sera donc pas soumis au Parlement.
Un choix qui suscite l’indignation et la colère des chrétiens du Pakistan. Un prêtre catholique, qui a souhaité conservé son anonymat, s’est confié à Fides. Il estime que « l’acte de la commission parlementaire est une honte ».
Pour Michelle Chaudhry, présidente de la Cecil & Iris Chaudhry Foundation, une ONG qui lutte pour éradiquer les injustices, les conversions forcées doivent cesser et elle estime que c’est à l’État « de prendre des mesures urgentes et nécessaires ».
« Cependant, nous avons entendu les récentes déclarations faites aux Ulema par le Premier ministre Imran Khan, selon lesquelles aucune loi de ce type ne serait promulguée sous son gouvernement. Maintenant, le rejet du projet de loi par la commission parlementaire reflète clairement la volonté politique du gouvernement de ne pas s’occuper de la sécurité et de la protection des non-musulmans au Pakistan. » continue la chrétienne.
Elle ajoute avoir l’intention de lutter « contre cette grave violation des droits de l’homme à tous les niveaux ». « L’État doit en prendre conscience, ainsi que respecter ses obligations internationales et les garanties inscrites dans la Constitution du Pakistan » conclut-elle.
Lundi 11 octobre à l’occasion de la Journée internationale de la fille, la Conférence des évêques catholiques du Pakistan avait lancé un appel au gouvernement pour qu’il mette tout en oeuvre afin de lutter contre le phénomène des mariages forcés, des enlèvements et de la conversion des jeunes filles mineures issues des minorités religieuses. Leur appel n’a manifestement pas été entendu.
Camille Westphal Perrier