Pakistan : libération sous caution pour un chrétien accusé de blasphème

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Arrêté le 27 août 2023 pour blasphème, Zimran Asim a finalement été libéré sous caution la semaine dernière. La Haute Cour du Pakistan a jugé les accusations contre le chrétien non fondées.

Zimarn Asim a été arrêté par la police de Sargodha le 27 août 2023. Il a été accusé d’avoir blasphémé contre Mahomet, d’avoir profané le Coran et d’avoir écrit des propos blasphématoires sur des murs.

Appelée à réexaminer le dossier de ce père de famille chrétien emprisonné depuis son arrestation, la Haute Cour de Lahore a fini de lever toutes les accusations pesant contre lui. La libération sous caution lui avait déjà été accordée dans les deux premières affaires les 24 avril et 29 juillet derniers. Cette dernière décision est donc un immense soulagement rappelle Aneeqa Maria, l’avocate du chrétien qui souligne les véritables raisons de l’accusation de son client : 

"Asime a été impliqué uniquement parce qu’il a été vu une fois avec l’accusé principal, Akash Masih. Celui-ci avait avoué ces crimes et les avait motivés parce qu’il était en colère contre les musulmans qui persécutaient les chrétiens et brûlaient des églises à Jaranwala. Il avait catégoriquement absous Asim, son voisin de longue date, de toute implication, mais la police l’avait quand même désigné comme complice."

Cette libération est évidemment un soulagement mais ne signe pas la fin des problèmes pour la famille du chrétien comme le souligne son avocate.

"Sa famille vit déjà dans la clandestinité depuis qu’Asim a été arrêté et qualifié d’espion et de blasphémateur. Leur maison et tous leurs biens ont été confisqués par des musulmans locaux, et la famille n’a plus rien pour retourner dans son village."

Cette nouvelle affaire souligne la nécessité pour le Pakistan d’avoir des procès équitables et des mesures de protection pour les minorités. Pour l’avocate de Zimran Asim, cette libération est emblématique des problèmes du pays.

"Le cas de Zimran Asim est un parfait exemple de la façon dont des innocents sont impliqués dans de fausses affaires par des particuliers et par la police. Le gouvernement doit agir maintenant pour mettre un terme à cette tendance aux fausses accusations et rétablir l’autorité de la loi."

Le comité des droits de l’homme de l’ONU avait déjà alerté sur ces problèmes et demandé au Pakistan de réagir pour protéger les minorités.

Herveline Urcun 

Crédit image : Morning Star News 

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