Pakistan : les évêques appellent à la protection des chrétiens accusés à tort de blasphème

Pakistan  les évêques plaident pour la protection des chrétiens accusés à tort de blasphème

"La persécution s’aggrave", a souligné Mgr Samson Shukardin, président de la Conférence des évêques catholiques du Pakistan. Cette déclaration fait suite à la mort de Nazeer Masih, survenu le 2 juin dans la province du Pendjab. Le chrétien avait violemment été attaqué par une foule de musulmans qui l'accusait de blasphème.

Mgr Samson Shukardin, président de la Conférence des évêques catholiques du Pakistan, a lancé un appel aux puissances mondiales, demandant qu'elles s'unissent pour exiger des autorités pakistanaises des actions concrètes. Il a souligné la nécessité "de protéger les groupes religieux minoritaires". "Ces groupes sont de plus en plus menacés par un abus flagrant des lois sur le blasphème", a-t-il souligné.

Cela survient le lendemain de la mort de Nazeer Masih, un chrétien pakistanais de 74 ans. Le 2 juin, il a succombé à ses blessures, une semaine après avoir été violemment attaqué par une foule de musulmans l'accusant de blasphème dans la province du Pendjab. Le chrétien, avait été accusé de profaner le Coran, après avoir été aperçu brûlant des papiers devant sa maison.

Dans une interview avec l'association catholique Aide à l'Église en Détresse (ACN), Mgr Samson Shukardin a déclaré qu'à moins que des lois criminalisant les fausses allégations de blasphème ne soient adoptées "les chrétiens et les autres minorités assiégées ne se sentiront jamais en sécurité dans leur propre pays".

"Il est très important que soit introduite une législation par laquelle ceux qui ont accusé à tort des personnes de blasphème se verront infliger des sanctions allant jusqu'à des peines de prison."

L'évêque, qui préside la Commission catholique pour la justice et la paix, a accusé les autorités pakistanaises de ne pas avoir rendu justice aux victimes de la manifestation de violence qui avait visé les chrétiens dans le district de Jaranwala en août dernier, au Pendjab. Une vague d'agressivité également déclenchée par de fausses allégations de blasphème. 

Il estime que l'inaction du gouvernement encourage l'utilisation de ses lois controversées pour persécuter les minorités. "Nous ne demandons rien qui soit contre le Pakistan. Nous demandons simplement la protection de nos vies et de celles de nos familles", a-t-il déclaré.

"La persécution s’aggrave. En général, quand on voit combien d'incidents ont eu lieu, on commence à se rendre compte que ces incidents augmentent de jour en jour." 

Le Pakistan, classé 7e dans l'Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2024 de l'ONG Portes Ouvertes, est un des endroits les plus difficiles pour être chrétien selon l'organisation. L'islam est la religion officielle du Pakistan, elle est pratiquée par plus de 96 % des habitants. Les chrétiens constituent le deuxième groupe minoritaire, représentant environ 1,3 % de la population. Dans ce pays d'Asie, les croyants vivent "sous la menace des lois sur le blasphème"  et sont souvent injustement accusés et condamné indique PO.

Salma El Monser

Crédit image : Shutterstock/ Vasiq Eqbal

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