Suite aux élections législatives de juillet, c’est le 9 septembre que le docteur Arif Alvi a pris ses fonctions de Président de la République, aux côtés d’Imran Khan, Premier Ministre et Président du Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI). Quels changements pour la communauté chrétienne, largement minoritaire ?
Ancienne colonie britannique, c’est sous la violence que l’Etat pakistanais nait en 1947. Il deviendra la première république islamique au monde en 1956. Sa constitution impose l’islam comme religion d’Etat et ses lois doivent être conformes aux injonctions de l’islam. Depuis sa création, le Pakistan connait une succession ininterrompue de conflits, de violence et de morts.
Le Pakistan est le 2ème plus grand pays au monde, en nombre de musulmans, juste après l’Indonésie. Il compte plus de 204 millions de musulmans pour plus de 3 millions de chrétiens. Les chrétiens font donc partie des communautés minoritaires du pays. Ils sont mis à l’écart socialement, professionnellement et vivent dans une menace permanente. Même si la Constitution prévoit que la loi existante ne doit pas affecter « les lois personnelles des citoyens non-musulmans », c’est la Cour de la Charia qui décide de ce qui est contraire aux injonctions de l’Islam.
Le Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies fait état de ses plus récentes observations : discrimination, peine de mort, disparitions forcées, torture, mariages forcés...
Les chrétiens subissent une discrimination permanente. Le Comité des Droits de l’Homme « note avec préoccupation que les dispositions interdisant la discrimination adoptées par l’Etat partie [...] n’offrent pas de protection contre tous les motifs de discrimination ».
Autre sujet principal relevé par le Comité : la peine de mort. Ce pays affiche l’un des taux le plus élevé d’exécutions. Au Pakistan, un enfant peut être puni de mort. Le Comité est fortement préoccupé de l’absence de recours possible.
« Il est particulièrement préoccupé par le fait [...] qu’une politique de rejet systématique des demandes de grâce serait appliquée et qu’aucune demande de grâce n’aurait été acceptée, et que la manière dont les personnes sont exécutées relèverait de la torture ou de peines cruelles, inhumaines ou dégradantes. »
Disparitions forcées, centres d’internement militaires, torture, conversions et mariages forcés, quasi-esclavage... Les chrétiens, comme les autres minorités religieuses, vivent dans l’angoisse constante de la délation. Le Comité « reste préoccupé par les nombreuses informations faisant état de discours haineux et de crimes motivés par la haine visant des personnes appartenant à des minorités religieuses et leurs lieux de culte ».
C’est dans ce contexte qu’arrive au pouvoir le parti d’Imran Khan, avec l’objectif de mettre en place un « Etat Providence Islamique ». S’il prône la justice pour les minorités, la fin de la discrimination, un retour à la tolérance et la lutte contre la corruption, la vision du Pakistan Tehreek-e-eInsaf est pourtant annoncée clairement :
« un mouvement qui se bat pour une société juste et équitable, basée sur le système mis en place par le Prophète Mohammad (PBUH) dans la charte de Médine, qui est la fondation du modèle de l’état islamique »
Imran Khan promet un « Nouveau Pakistan ». Qu’en sera-t-il pour les chrétiens ?
Jusqu’au 31 septembre Un Jour Une Prière prie pour le Pakistan. N’hésitez pas à rejoindre cette campagne de prière en indiquant votre email et votre prénom dans le formulaire qui apparait en bas à droite de votre écran.
La rédaction
Crédit image : Awais khan / Shutterstock.com
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