Pakistan : La justice valide le mariage forcé de la jeune chrétienne Arzoo Raja, 13 ans

shutterstock_1390023077.jpg

“Nous les avons suppliés de nous laisser entrer, mais ils ont refusé d’ouvrir la porte. Ils n’ont même pas permis aux parents d’Arzoo d’entrer dans la salle d’audience.”

Arzoo Raja, jeune adolescente chrétienne de 13 ans, jouait devant la paroisse Saint Antoine de Karachi, la capitale pakistanaise, quand elle a été enlevée par un musulman, Ali Azhar, avec qui elle a ensuite été mariée de force.

Son histoire avait soulevé un élan de protestation au Pakistan. Au cours d’une manifestation organisée à Karachi, chrétiens, hindous et musulmans, s’étaient rassemblés pour manifester leur soutien à la jeune chrétienne et réclamer l’intervention des autorités en faveur de la jeune fille.

Mais ce mardi, la Haute Cour du Sindh a validé le mariage d’Arzoo et son ravisseur Ali Azhar. Son juge, KK Agha, est allé jusqu’à demander à la police de ne pas « harceler le couple de jeunes mariés ». Selon la Cour, les policiers les empêcheraient de « passer une vie heureuse ».

L’ordonnance du tribunal précise que la jeune fille était chrétienne mais qu’elle a maintenant « compris et réalisé que l’islam était la religion universelle », ajoutant que sa famille a refusé de se convertir à l’islam. Le tribunal poursuit en expliquant que celle qui s’appelle désormais Arzoo Fatimah s’est mariée de son plein gré à Ali Azhar

L’avocat Ghazala Shafique raconte ce moment à Morning Star News.

« Nous nous sommes précipités au tribunal de grande instance où Arzoo et l’accusé Azhar était présent avec les membres de sa famille et plusieurs avocats. Dès qu’Arzoo a vu sa mère, elle a sauté vers elle, mais la police et les membres de la famille d’Azhar l’ont traînée et l’ont forcée à entrer dans la salle d’audience du juge KK Agha. »

La famille d’Arzoo a quant à elle était malmenée par la police et la famille d’Ali Azhar quand il s ont souhaité entrer dans la salle d’audience.

« Nous les avons suppliés de nous laisser entrer, mais ils ont refusé d’ouvrir la porte. Ils n’ont même pas permis aux parents d’Arzoo d’entrer dans la salle d’audience. »

Pour l’avocat, « le juge Agha a rendu ce verdict parce qu’il n’a pas pu entendre la version de l’histoire de la famille ».

« Si la police et les membres de la famille de l’accusé avaient laissé les parents d’Arzoo entrer dans la salle d’audience, ils auraient pu informer le juge que les documents présentés au tribunal concernant l’âge de leur fille étaient faux et que la photo de la fille collée sur les papiers n’était pas celle d’Arzoo. »

M.C.

Crédit image : AliAshraf / Shutterstock.com


Articles récents >

Vatican : le conclave, un système très codifié vieux de plusieurs siècles

outlined-grey clock icon

Les nouvelles récentes >