Pakistan : Imran Khan s’exprime contre le projet de loi anti-conversion, les chrétiens sont indignés
« Personne ne réclame une loi contre l’islam ; notre lutte est contre les pédophiles utilisant la religion comme refuge pour des activités criminelles. L’exploitation des minorités vulnérables ne devrait pas être assimilée à l’opposition à l’islam. »
Le Pakistan travaille actuellement sur un projet de loi anti-conversion. Pour les minorités, il s’agirait de lutter contre le phénomène croissant de conversions forcées à l’islam. Mais ce projet de loi divise. À la fin du mois de septembre, le ministère pakistanais des Affaires religieuses et de l’Harmonie interconfessionnelle avait déjà rejeté ce projet de loi, affirmant que « la loi proposée dans sa forme actuelle se heurte à la charia islamique ».
Le 27 septembre, c’est le Premier ministre pakistanais, Imran Khan, qui s’est exprimé sur ce projet de loi. Selon UCA News, il aurait alors affirmé que son gouvernement ne promulguerait aucune loi anti-islamique. Or, selon lui, les projets de loi du gouvernement concernant la violence domestique et les conversions forcées contiennent des dispositions qui sont « en conflit direct avec les enseignements de l’islam ».
Au Pakistan, ces commentaires ont suscité l’indignation. Sur Facebook, l’ONG chrétienne basée à Lahore, la Cecil et Iris Chaudry Foundation, a exigé que la justice soit rendue pour les femmes issues des minorités.
« Donc, il est acceptable que les femmes soient battues et torturées, et il est également acceptable que des filles mineures non musulmanes soient converties de force à l’islam ? Le Premier ministre doit comprendre que tous ne sont pas musulmans au Pakistan. L’État doit protéger les droits des minorités religieuses ; une législation efficace contre les conversions forcées est essentielle. »
Le père camillien Mushtaq Anjum s’est exprimé auprès d’UCA News. Il affirme que “personne ne réclame une loi contre l’islam”, mais “contre les pédophiles utilisant la religion comme refuge pour des actvités criminelles”.
« Personne ne réclame une loi contre l’islam ; notre lutte est contre les pédophiles utilisant la religion comme refuge pour des activités criminelles. L’exploitation des minorités vulnérables ne devrait pas être assimilée à l’opposition à l’islam. »
M.C.