Emprisonné depuis juin dernier au Pakistan pour blasphème et terrorisme, un chrétien pakistanais vient d’obtenir une libération sous caution. L’absence de preuves a convaincu la Haute-Cour de le relâcher.
"Chand est désormais avec sa famille, mais ils ne vivent plus dans leur maison. Ils ont été obligés de déménager dans une maison sécurisée pour des raisons de sécurité."
C’est avec beaucoup de soulagement que l’avocat de Chand Shamaun a annoncé la libération sous caution de son client. Arrêté le 23 juin, il était accusé d’avoir profané l’islam et d’avoir incité aux tensions religieuses à Okara dans la province du Pendjab.
Cependant, la Haute Cour a noté de nombreuses irrégularités dans le dossier du chrétien accusé : le plaignant n’était pas sur les lieux de l’incident, absence de témoin indépendant, un témoin clé utilisé à la fois comme plaignant et comme témoin dans d’autres fausses affaires. L’avocat a également précisé que :
"Plus important encore, la police n’a récupéré aucune preuve incriminant directement Shamuan."
L’avocat conclu en soulignant que la police a en réalité profité d’une dispute familiale pour accuser Chand Shamaun de blasphème et de troubles à l’ordre public.
Cette libération sous caution intervient dans un contexte inquiétant pour la liberté religieuse au Pakistan.
L’ONG Open Doors classe le Pakistan à la 7ème place dans le classement mondial des endroits les pays les plus difficiles pour être chrétien.
Le Comité des droits de l’Homme avait également exprimé ses plus vives inquiétudes le 17 octobre dernier :
"Les minorités religieuses sont confrontées à une menace constante de persécution et de discrimination dans un contexte de montée du radicalisme religieux."
Herveline Urcun