Le 25 janvier 2025, un tribunal au Pakistan a acquitté deux jumeaux chrétiens, Sahil et Raheel Shahid, accusés à tort de blasphème.
Une belle victoire pour la liberté religieuse au Pakistan. Sahil et Raheel Shahid, deux frères jumeaux chrétiens accusés de blasphème en août 2024 ont été acquittés par un tribunal Pakistanais le 25 janvier dernier. Selon Morning Star News, la cour a conclu que les accusations portées contre eux avaient été inventées et que l'enquête menée par la police était défaillante.
Les deux frères, qui avaient été incarcérés après avoir été accusés d’avoir déchiré des pages du Coran lors d'une fête de village, ont ainsi été libérés.
Lors de l'examen des témoins, leur avocat Javed Sahotra a mis en évidence l'absence de preuves tangibles, aucun témoin n'ayant pu identifier les versets coraniques prétendument profanés. Sahotra a également indiqué que cette accusation visait à effrayer la communauté chrétienne locale, notamment pour s'accaparer les terres des chrétiens de Qulay Wala (village situé dans la province du Pendjab dont sont originaires les jumeaux).
Les accusations de blasphème, qui sont souvent utilisées de manière abusive au Pakistan, sont lourdes de conséquences, pouvant aller jusqu’à la peine de mort si elles sont reconnues. Les lois anti-blasphème sont particulièrement dangereuses pour les minorités religieuses comme les chrétiens, qui sont fréquemment accusés à tort. Le cas des frères Shahid est l'un des nombreux exemples de ces abus, souvent suivis de violences et de pressions pour forcer les familles chrétiennes à quitter leur domicile ou leur village.
Le 7 novembre 2024, le Comité des droits de l'homme des Nations Unies a exprimé son inquiétude face à l'augmentation des accusations de blasphème, appelant à une révision des lois pakistanaises sur ce sujet. L’ONU a de son côté recommandé l'amendement de ces lois afin qu’elles respectent les engagements internationaux du Pakistan en matière de droits civils et politiques.
Le pays est classé 8e dans l'Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2025 de l’ONG Portes Ouvertes qui rappelle que 25% des accusations de blasphème concernent des chrétiens, bien qu’ils ne représentent que 2% de la population,
Camille Westphal Perrier