Ouverture du procès en appel du chrétien kabyle emprisonné suite à un post Facebook

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Facebook, Blog personnelGoogle +, Twitter, jusqu’à son emprisonnement, Slimane Bouhafs était très actif sur les réseaux sociaux pour la défense des droits des chrétiens, jusqu’à son arrestation, le 31 juillet dernier.

Il se décrit comme un homme politique et chrétien évangélique algérien kabyle (amazigh) qui défend la liberté, l’égalité et l’honneur du nord africain. Agé de 49 ans, converti au christianisme, président de la coordination de Saint-Augustin des chrétiens en Algérie. Il est également membre du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie.

Jugé coupable d’atteinte à l’islam et au prophète Mahomet.

Ce chrétien et militant des droits de l’homme en Algérie, a commencé à purger une peine de cinq ans d’emprisonnement, après qu’un tribunal de Sétif, dans l’est de l’Algérie, l’ait déclaré coupable d’atteinte à l’islam et au prophète Mahomet en raison de publications qu’il avait faites sur Facebook, en réponse, semble t-il, à la une de Charlie Hebdo sur laquelle le prophète était représenté la date dans les mains.

« Mohamed pleure car il a perdu d’avance en Kabylie et encore dans toute l’Algérie. Son mensonge disparaîtra en Algérie car la lumière de Christ est là, car c’est lui paix et la vérité, le vrai chemin. »

Amnesty International a publié un rapport dénonçant cette arrestation et cet emprisonnement jugé arbitraire. Slimane a été arrêté le 31 juillet. Pendant sa détention provisoire, son interrogatoire et son procès, il n’a bénéficié d’aucune assistance d’un avocat.

Le 7 août, le tribunal l’a condamné en première instance, à une peine de cinq ans de prison et une amende de 100 000 dinars algériens (environ 900 dollars américains) pour outrage au prophète et dénigrement des principes et préceptes de l’islam, en vertu de l’article 144 bis 2 du Code pénal algérien, en raison de publications qu’il avait faites sur Facebook.

La Constitution algérienne, modifiée en février 2016, garantit la liberté de religion mais fait de l’islam la religion d’État. Des dispositions vagues figurant dans le Code pénal et l’ordonnance 06-03 fixant les conditions et règles d’exercice des cultes autres que musulmans, une loi adoptée en 2006, ont été utilisées pour persécuter des personnes pour l’exercice pacifique de leur droit à la liberté d’expression, de religion et de conviction.

Amnesty International réclame la libération immédiate et sans conditions.

Pour Amnesty International il est urgent d’« exhorter les autorités algériennes à libérer immédiatement et sans condition Slimane Bouhafs, car sa condamnation est uniquement liée à son exercice pacifique du droit à la liberté d’expression. » 
Il demande également l’accès au soin en détention pour Slimane qui a été trouvé très amaigri lors de la visite autorisée du 17 août. Il souffre de la goutte et doit bénéficier d’un régime adapté.

Slimane a fait appel de son jugement et son procès en appel a débuté hier, le 30 août 2016. Slimane Bouhafs défend régulièrement la liberté d’expression des minorités religieuses publiquement, comme en témoigne un de ces nombreux statuts Facebook.

Il dénonce également les lois islamistes mises en place contre l’héritage chrétien en Algérie, et met en garde l’Europe.

H. L.


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