« Où était Dieu quand ils ont massacré mon père ? » : bouleversant témoignage d’une chrétienne persécutée
Janada a subi « l’impensable » au cours de deux attaques de Boko Haram au Nigeria. Elle témoigne auprès de l’organisation Aide à l’Eglise en Détresse.
L’organisation Aide à l’Eglise en Détresse révèle le témoignage de Janada, une chrétienne nigériane. Avec sa famille, elle a survécu à deux attaques de Boko Haram et raconte « l’impensable ».
Janada commence par témoigner de l’attaque du 20 octobre 2018, quand les militants de Boko Haram ont attaqué Maiduguri.
« Nous étions à la ferme, travaillant joyeusement et chantant des chansons catholiques pour remonter le moral, quand soudain nous avons été encerclés par Boko Haram. Quand je les ai vus, de nombreuses pensées m’ont traversé l’esprit : dois-je fuir ? Si je le fais, qu’en est-il de mes parents ? Et s’ils nous attrapaient avant même que nous commencions à courir ? Dois-je crier à l’aide ? Est-ce que quelqu’un viendrait à notre secours ? J’ai décidé de rester calme et de laisser Dieu accomplir un miracle. Mais ils nous ont fait l’impensable. »
Les hommes ont alors pointé une machette vers son père en lui lançant un ultimatum : ils le libéreraient s’il les laissait avoir une relation sexuelle avec sa fille. « Je préfère mourir que de commettre cette abomination », leur a-t-il affirmé, avant de se faire décapiter.
« Pouvez-vous imaginer la torture, la douleur que je traversais à ce moment-là ? », nous interpelle Janada, « j’ai supplié Dieu de m’ôter la vie; J’étais déjà un cadavre vivant, mais Il a fait la sourde oreille ».
Puis la jeune chrétienne témoigne d’une seconde attaque de Boko Haram au cours de laquelle elle a été capturée, emmenée dans la brousse et torturée pendant 6 jours. Enfin libérée, elle a pu retrouver sa mère, qui l’a conduite vers le Trauma Center géré par le diocèse de Maiduguri, où elle a été suivie pendant 6 mois.
Janada avoue avoir remis sa foi en question pendant cette expérience.
« Au début, mon expérience m’a éloigné de Dieu. C’était difficile de faire confiance et de revenir à Lui. (...) Où était Dieu quand ils ont massacré mon père ? Où était Dieu quand je traversais la torture, l’agonie, les épreuves ? Où était Dieu quand je me suis couché le ventre vide ? Après mon processus de guérison, j’ai obtenu des réponses à toutes mes questions. J’ai appris que Dieu est toujours Dieu. Au milieu de tout ce que j’ai traversé, je lui ferai toujours confiance et je le servirai pour le reste de ma vie. »
Aujourd’hui, elle affirme avoir pardonné à ses agresseurs et prier pour le salut de leur âme.
M.C.