C’était l’image de la première vague du confinement, comme ce fut celle de la canicule de l’été 2003 : des centaines de cercueils alignés dans un entrepôt réfrigéré du marché de Rungis (dans la banlieue sud de Paris).
C’est encore cette couverture réussie du journal Le Monde du 15 avril 2021, matérialisant avec une pertinence graphique certaine le seuil symbolique des 100.000 décès liés au Covid-19 en France.
Ce sont aussi ces fosses communes creusées à la va-vite, ou ces corps sans vie laissés à l’abandon dans des rues du continent sud-américain.
Les images les plus marquantes de la pandémie sont liées à la mort.
Et si la mort s’est introduite plus brutalement depuis un an dans le quotidien de la population, c’est sans doute parce que la population la connaissait moins.
Paradoxalement envahissante sur les écrans - films, séries, infos - elle était devenue la grande absente du quotidien de la majorité des foyers occidentaux. Ceux-ci ne savaient plus voir la maladie, la dégénérescence de l’humain et in fine, n’étaient plus aussi prêts que les générations précédentes pour “accueillir” la mort. La population pense à la mort, oui. Mais avec une telle somme de points d’interrogation qu’elle devenait une notion chaque jour un peu plus inconnue.
Cet effet-là va de pair avec son corollaire : la vie après la mort.
Selon un sondage OpinionWay réalisé pour le Service catholique des funérailles et publié par le journal La Croix en 2017, 40 % des Français disaient ne pas croire à l’existence d’une vie dans l’au-delà, et 31 % ne savaient pas si une telle vie existait.
Ce chiffre illustre un autre fait statistique : lors de situations de catastrophes dans lesquelles les survivants doivent fournir de grands efforts pour rester en vie (par exemple lorsque des personnes dérivent seules perdues dans l’océan), les personnes non-croyantes, ignorant ou craignant la réalité d’un au-delà, étaient plus nombreuses à survivre. Leur absence de confiance dans l’au-delà les amènent à s’attacher plus vigoureusement à la vie terrestre.
Les croyants en général, et les chrétiens en particulier, ont une conscience plus aiguisée sur la perspective d’un au-delà et d’un monde invisible à leurs yeux. Ils croient en l’existence de Dieu, des anges, du diable et des démons. Ils croient aussi que ces être spirituels interagissent avec le monde tangible, que des personnes peuvent être habitées par le Saint-Esprit, et que d’autres peuvent l’être par des démons. C’est ce que la Bible leur enseigne.
Pourtant, si la majorité le croit, tous ne touchent pas du doigt les réalités qui se jouent dans ce monde invisible, les interactions avec le monde terrestre, et les portes de communication qui existent entre les deux mondes.
Pascal Portoukalian