ONU : Le 22 août proclamé « Journée internationale pour les minorités religieuses victimes de violences »

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« Cette résolution constitue un message et un mandat clairs – dont il est fait mémoire tous les 22 août – que les actes de violence à motivation religieuse ne peuvent pas et ne seront pas tolérés par les Nations Unies, les États membres ni la société civile. »

C’est suite à la multiplication dans le monde des actes de violence à l’encontre des minorités religieuses que l’Assemblée Générale des Nations Unies a décidé de proclamer le 22 août « Journée internationale de commémoration des personnes victimes de violences en raison de leur religion ou de leurs convictions ».

Huit pays sont à l’origine de cette résolution, le Brésil, le Canada, l’Égypte, les États-Unis, l’Iraq, la Jordanie, le Nigéria, le Pakistan et la Pologne.

« L’Assemblée Générale [...] vivement préoccupée par le fait que, partout dans le monde, des personnes, en particulier des membres de communautés et minorités religieuses, continuent d’être visées par des manifestations d’intolérance et des actes de violence en raison de leur religion ou de leurs convictions, et que ces agissements sont de plus en plus nombreux et de plus en plus graves, sont souvent de nature criminelle et présentent parfois des traits communs. »

L’Assemblée Générale a tenu à rappeler que « c’est aux États qu’il incombe au premier chef de promouvoir et protéger les droits de l’homme, notamment ceux des personnes appartenant à des minorités religieuses, y compris leur droit de pratiquer leur culte ou de manifester leurs convictions en toute liberté ». Ses membres ont également réaffirmé « les buts et les principes consacrés par la Charte des Nations Unies et la Déclaration universelle des droits de l’homme, en particulier le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ».

Le rapport de cette séance fait également cas du « vif échange entre la Chine et les États-Unis qui se sont accusés de persécuter leurs minorités religieuses ». Les États-Unis, également à l’initiative du texte, ont rappelé leur « tradition de défenseurs des libertés religieuses sur [leur] territoire » et ont porté des accusations sur la Chine :

« En Chine, plus d’un million de Musulmans ouïgours et kazakhs et d’autres minorités religieuses sont internés depuis plusieurs années dans des camps de travail forcé. »

Mais pour la Chine, ces accusations sont « infondées » :

« Les minorités ethniques chinoises vivent en parfaite harmonie, a rétorqué la Chine, qui a qualifié d’« infondées » les accusations américaines. Nous nous sommes tout simplement dotés de programmes de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent dans la région autonome du Xinjiang, où des centres d’éducation et de formation enseignent les langues officielles et permettent d’acquérir ces compétences. Ces centres ne sont pas des camps mais des pensionnats. »

Le Saint-Siège a pour sa part affirmer que « tuer les autres au nom de Dieu est une offense à Dieu lui-même ».

Pour Mark Riedemann, directeur du département des affaires publiques et de la liberté religieuse de l’Aide à l’Église en Détresse, cette résolution est une étape « cruciale » :

« Il s’agit d’une étape qui est non seulement utile, mais aussi cruciale. À ce jour, la réponse de la communauté internationale à la violence à motivation religieuse, et à la persécution religieuse en général, peut être qualifiée de trop faible et trop tardive. Cette résolution constitue un message et un mandat clairs – dont il est fait mémoire tous les 22 août – que les actes de violence à motivation religieuse ne peuvent pas et ne seront pas tolérés par les Nations Unies, les États membres ni la société civile. »

Il souhaite que « cette étape, cette journée, ne soit pas traitée comme une fin en soi, mais comprise comme le début d’un processus vers un plan d’action coordonné à l’échelon international (ONU et États membres), pour s’efforcer de prévenir la persécution religieuse ».

M.C.

Crédit Image : Alexandros Michailidis / Shutterstock.com


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