Obsèques de la journaliste Shireen Abu Akleh : Les évêques de Terre sainte accusent Israël de « manque de respect »

Les évêques de Terre sainte ont accusé lundi Israël d’avoir « manqué de respect » à l’Eglise suite à l’intervention de la police israélienne lors des funérailles vendredi de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh.
Des milliers de Palestiniens ont participé aux obsèques de Shireen Abu Akleh, journaliste américano-palestinienne de la TV Al Jazeera, tuée mercredi d’une balle dans la tête alors qu’elle couvrait un raid militaire israélien dans le camp de réfugiés de Jénine en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
A la sortie du cercueil de l’hôpital Saint-Joseph à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la ville, la police a pénétré dans l’enceinte de l’établissement et chargé une foule brandissant des drapeaux palestiniens.
De nombreuses vidéos de cet incident circulent sur Twitter, celle-ci a été partagée par Rushdi Abualouf, journaliste palestinien basé à Gaza qui travaille pour la BBC.
The closest video of the #Israeli police suppressing the funeral procession of Shireen Abu Aqleh as the coffin was leaving the French hospital towards the cemetery pic.twitter.com/TaOsvCUUCd
— Rushdi Abualouf (@Rushdibbc) May 13, 2022
« La police a pénétré dans un établissement de santé chrétien, manquant de respect à l’Eglise, manquant de respect à l’établissement de santé, manquant de respect à la mémoire des morts », a déclaré l’administrateur apostolique du patriarcat latin de Jérusalem Pierbattista Pizzaballa, s’exprimant au nom des évêques de Terre sainte, lors d’une conférence de presse à l’hôpital Saint-Joseph.
« L’intrusion de la police et son usage disproportionné de la force (...) est une grave violation des normes et règles internationales, notamment le droit humain fondamental de la liberté de religion », a-t-il poursuivi.
Lors de la procession, le cercueil de Shireen Abu Akleh avait failli tomber des mains des porteurs frappés par des policiers armés de matraques avant d’être rattrapé in extremis, selon des images des télévisions locales.
La police israélienne, qui a ouvert une enquête suite au tollé provoqué par ces images, a de son côté dit avoir dû faire face à la violence d' »émeutiers » présents dans le cortège.
La foule de Palestiniens a pu ensuite accompagner le cercueil vers une église de la Vieille Ville où une messe a été célébrée, puis au cimetière.
« Le meurtre » de la journaliste de 51 ans a été condamnée à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui a réclamé « une enquête transparente et impartiale ».
La rédaction (avec AFP)