Nouvellement nommée, la ministre de la Santé veut "terminer le travail" sur la fin de vie

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Fraîchement installée comme ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq a fixé les priorités de son mandat et ajouté à l’AFP qu’elle souhaitait que les parlementaires puissent "terminer le travail" sur la fin de vie. Une déclaration ambiguë.

Alors que le projet de loi sur la fin de vie a été stoppé net par la dissolution de l’Assemblée législative en juin dernier, la question de la reprise des travaux occupait tous les observateurs : le gouvernement Barnier va-t-il enterrer ou relancer ce projet ?

Dans ce contexte, la déclaration de la nouvelle ministre de la Santé à l’AFP a jeté le trouble. Alors que Geneviève Darrieussecq n’a pas évoqué le sujet lors de son discours d’installation le 23 septembre, elle a déclaré à l’AFP sa volonté de voir le Parlement "terminer le travail" . La ministre a ajouté devoir "en parler avec le Premier ministre" dont "elle n’a pas la position".

Médecin de formation et député, elle a participé aux travaux parlementaires sur le projet de loi. Elle semblait plutôt prudente sur la question, appelant à l’humilité. Elle a également rappelé quelques principes de base lors d’une intervention deux jours avant la dissolution :

"Je pense qu’il faut distinguer les soins, y compris la sédation profonde et continue prévue par la loi Clayes-Leonetti, de l’injection d’un produit létal, qui n’est pas un soin à mes yeux. Je n’ai pas dit qu’il ne fallait pas y recourir dans certains cas – c’est une autre question. Cet acte répond à une demande sociétale, mais, j’insiste, n’est pas un soin."

L’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD) "exige la reprise sans délai de la discussion sur le projet de loi fin de vie".

"Tout humain étant créé et aimé par Dieu, sa dignité ne diminue pas avec les années, sa condition sociale, ou la baisse de ses facultés" avaient affirmé de leurs côtés les représentants du CNEF le 2 avril dernier, rappelant que "la mort n'est pas un soin". 

Dans un communiqué publié début janvier, le CNEF s'était déjà positionné contre la mise en place d'une aide active à mourir en dénonçant "tout acte donnant la mort ".

"Affirmant la valeur absolue de chaque vie humaine, les protestants évangéliques dénoncent tout acte donnant la mort, y compris dans le cadre d’une ‘aide active à mourir’ en fin de vie."

Herveline Urcun 

Crédit image : Shutterstock / Victor Velter

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