« Nous témoignons le choix de la non-violence évangélique » : Au Myanmar des religieuses défendent les manifestants

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Alors que les violences à l’encontre des manifestants pacifiques se poursuivent au Myanmar des évêques, des prêtres et des religieuses sont solidaires avec les manifestants face aux forces armées. 

La population birmane continue de manifester dans les rues contre le coup d’Etat du 1er février dernier, ils réclament le retour de la démocratie malgré les démonstrations de force de plus en plus sanglantes de l’armée.

Au coeur de la tourmente, des religieux s’illustrent par leur courage. Soeur Ann Nu Tawng, la religieuse qui s’est interposé entre des manifestants et la police, suppliant à genoux les forces armées de ne pas faire feu est devenu un véritable exemple que de nombreux croyants entendent suivre.

« Nous prêchons et témoignons le choix de la non-violence évangélique. Notre mission consiste à annoncer et à vivre jusqu’au bout l’amour du Christ, y compris envers nos adversaires. » a-t-elle déclaré à l’Agence Fides alors qu’elle a réitéré son appel éploré en s’agenouillant à nouveau devant des militaires pour protéger les manifestants.

Dans la ville de Myitkyina où les répressions se sont intensifiées à l’égard des manifestants faisant deux morts et sept blessés et poussant des jeunes gens à se réfugier dans une Cathédrale, des religieuses suivent l’exemple d’Ann Nu Tawng. Elles n’hésitent pas à se rendre dans les rues pour demander à l’armée de ne pas tuer les jeunes manifestants.

« Nous demandons de ne pas tuer. C’est pour cela que nous nous sommes adressées aux militaires. Nous craignons que les agents de police tuent les jeunes manifestants. Notre présence de personnes de foi, d’opératrices de paix, peut aider à les faire désister. C’est la raison de notre présence ici, dans la rue ».

L’évêque Mgr Francis Daw Tang était à leur côté. L’homme qui est retraité a déclaré que « la charité ne part pas en retraite » et a affirmé qu’en tant que chrétien, dans cette période difficile pour le pays il était appelé à offrir sa contribution « de paix, de miséricorde et de pardon ».

À Loikaw, dans un état à majorité chrétienne alors que des centaines de manifestants protestaient dans les rues le 9 mars dernier, les forces de police étaient prêtes à les affronter. Un prêtre, le Père Celso Ba Shwe et un pasteur protestant se sont alors interposés entre la foule et l’armée. Une intervention qui a permis aux manifestants de se disperser sans faire de victimes.

« Chaque vie est précieuse. C’est ce que nous voulons dire aujourd’hui au travers de notre action qui n’est inspirée que par la foi » a affirmer le Père Celso Ba Shwe à l’Agence Fides.

Camille Westphal Perrier

Crédit image : teera.noisakran / Shutterstock.com


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