« Niveau critique » d’insécurité au Nigeria où un nouveau « massacre » fait plus de 140 morts et 156 blessés
« Le massacre dans les régions de Kanam a été l’attaque surprise la plus horrible et la plus inattendue. (...) C’est définitivement une attaque injustifiée contre une communauté très pacifique. »
Dimanche, des centaines d’hommes armés, d’origine peule, selon Christian Solidarity Worldwide qui révèle le drame, ont mené une attaque conjointe dans plusieurs communautés des régions de Kanam, dans l’Etat du Plateau au Nigeria. Une fois de plus, le bilan est dramatique : au moins 142 morts, 156 blessés, 70 personnes enlevées.
Selon des survivants, les hommes armés seraient arrivés à moto aux alentours de 15h45. Les assaillants se sont livrés à des pillages, incendiant une centaine de maisons, détruisant les terres agricoles, pillant les récoltes et volant le bétail.
Pour Benjamin Kwashi, archevêque anglican de Jos, il s’agit d’une « attaque injustifiée contre une communauté très pacifique », où chrétiens et musulmans cohabitent « depuis des centaines d’années ».
« Le massacre dans les régions de Kanam a été l’attaque surprise la plus horrible et la plus inattendue. (...) Les deux maisons dirigeantes, l’une chrétienne, l’autre musulmane, ont toujours échangé. Ce n’est donc pas un problème entre l’une ou l’autre des communautés car elles sont si mélangées qu’il est difficile de les séparer. C’est définitivement une attaque injustifiée contre une communauté très pacifique. Mes pensées vont aux familles endeuillées en ce moment, aux blessés. »
Il l’affirme, « c’est une autre indication pour le gouvernement fédéral du Nigeria qu’il fait trop peu pour sauver les plus pauvres de nos communautés ».
« Il n’y a rien de plus odieux que d’être incapable de protéger les pauvres, les vulnérables, les orphelins, les veuves et les sans défense, comme on le voit au Nigeria aujourd’hui. La sécurité n’est pas assurée pour les habitants des zones rurales et pour les agriculteurs ruraux. De toute évidence, cela ravage les pauvres. Les pluies ont commencé à arriver et les agriculteurs auront maintenant peur d’aller à la ferme. »
Pour le président fondateur de Christian Solidarity Worldwide, « l’insécurité au Nigeria est à un niveau critique ».
M.C.