L’Irak d’abord envahi en 2003 par une coalition menée par les américains qui cherchaient des armes de destructions massives, s’est embrasé dans une guerre civile qui a favorisé l’arrivée de l’organisation terroriste Daech. Depuis 2014, cette organisation criminelle a réussi à envahir le nord de l’Irak, Mossoul et les environs.
La cité de Nimroud a été fondée par un héros biblique du nom de Nimrod que l’on retrouve dans la genèse, arrière-petit-fils de Noé.
« Voici la postérité des fils de Noé, Sem, Cham et Japhet. Il leur naquit des fils après le déluge. »
Genèse 10 :1
De la descendance de Cham, en Genèse 10:6, les fils de Cham furent Cush, Mitsraïm, Puth et Canaan. Et c’est de Cush que naquit Nomrod
« Cusch engendra aussi Nimrod ; c’est lui qui commença à être puissant sur la terre. Il fut un vaillant chasseur devant l’Eternel; c’est pourquoi l’on dit: Comme Nimrod, vaillant chasseur devant l’Eternel. Il régna d’abord sur Babel, Erec, Accad et Calné, au pays de Schinear. De ce pays-là sortit Assur ; il bâtit Ninive, Rehoboth Hir, Calach, et Résen entre Ninive et Calach ; c’est la grande ville. »
Genèse 10 :8-12
Calach est le nom de Nimroud dans la Genèse.
Cette ville de Nimroud, est ensuite devenue la capitale assyrienne. A la chute de l’Empire Assyrien, elle est envahie par les babyloniens et les Médes (peuple de l’Iran antique). Berceau de la civilisation mésopotamienne, ce pays regorge de vestiges datant de l’Antiquité. Elle est aujourd’hui située à environ 34 km de Mossoul, dans le nord de l’Irak, sur les rives du Tigre.
Visiter les sites archéologiques de l’Irak, c’est d’abord faire un bond dans le passé, se plonger dans une histoire qui a mis en marche l’humanité. On passe des premières traces du peuple hébreu aux païens idolâtres. Sur le site, avaient d’ailleurs été réhabilitées des statues colossales de génies gardant les portes de ses édifices (taureaux et lions androcéphales ailés) et des bas-reliefs représentant d’autres génies protecteurs. Sûr, que cela ne fut pas du goût des islamistes !
Classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, Nimroud a fait les frais de la hargne destructrice institutionnalisée par Daech. Ce qui a fait dire à Irina Bokova , la directrice générale de l’Unesco :
« Nous ne pouvons pas rester silencieux. La destruction délibérée du patrimoine culturel constitue un crime de guerre, et j’en appelle à tous les responsables politiques et religieux de la région à se lever contre cette nouvelle barbarie ».
Dès mars 2015, Nimroud a été la proie de l’œuvre mortifère des islamistes de Daech, qui à coup de bulldozer se sont acharnés sur les vestiges datant du XIIIème siècle avant Jésus Christ, héritage de l’empire assyrien. Elle est détruite une semaine après le musée de Mossoul, où pillage et destruction ont été mis en scène via les réseaux sociaux. Les livres anciens ne sont pas épargnés, tel un autodafé des milliers de livres sont sortis des bibliothèques d’Irak pour y être brûlés.
Fareed Yasseen, ambassadeur d’Irak en France, a déclaré à propos de Daech :
« Ils sont (l’État Islamique) dans une logique de surenchère : le musée et ensuite les sites. Ils essaient d’effacer toute trace de civilisation, jusqu’à l’histoire islamique. »
Dimanche 13 novembre 2016, les armées irakiennes soutenues par une coalition internationale ont libéré Mossoul et ses faubourgs dont Nimroud. Les experts attendent la sécurisation du site pour faire un état des lieux. C’est toute une mémoire du monde qui disparaît.
Daech mène non seulement une guerre contre les minorités religieuses, des innocents, contre ceux qui n’ont pas leur vision du monde mais également contre tout ce qui ressemble de près ou de loin à l’histoire non musulmane. Certains se dressent contre cette destruction massive des antiquités, comme c’est le cas de ce jeune irakien Nenous Thabit, 17 ans dont la famille a fui Mossoul dès l’arrivée des islamistes, et qui met ses talents de sculpteur, dans la reproduction des œuvres détruites.
La rédaction