Nigeria : un chrétien condamné à mort pour s’être défendu lors d’une attaque de bergers peuls
Le 7 mars dernier, la Cour suprême du Nigéria a confirmé la condamnation à mort d’un chrétien. Lors d’une attaque à son domicile, il avait tué un de ses agresseurs, un berger peuls de confession musulmane.
Des bergers peuls ont attaqué la ferme de Sunday Jackson, un chrétien nigerian et l'ont poignardé à la jambe, selon Morning Star News qui ne précise pas quand a eu lieu cette agression. Après s’être débattu, le chrétien a, à son tour, poignardé son assaillant qui est décédé des suites de ses blessures.
Le 10 février 2021, le chrétien a été condamné à mort par le tribunal, un verditc auquel il a fait appel. Le 7 mars dernier, la Cour suprême du Nigéria a finalement confirmé sa condamnation.
Il a été inculpé en vertu de l'article 211 du Code pénal de l'État d'Adamawa pour avoir intentionnellement tué son agresseur. "Malgré les blessures qu'il a subies, Jackson a maîtrisé son agresseur, lui a arraché son arme et l’a poignardé à son tour, ce qui a entraîné la mort de son assaillant", a déclaré Emmanuel Ogebe, l'avocat et défenseur international des droits de l'homme. "Le juge du procès a mal interprété la constitution nigériane, estimant que Jackson aurait dû fuir plutôt que se défendre, alors même que la constitution accorde clairement aux citoyens le droit de se protéger", a-t-il ajouté.
Exprimant leur inquiétude, les dirigeants de l’Association chrétienne du Nigeria ont estimé que cette affaire contenait des preuves flagrantes de discrimination à l’enconcontre d’une personne de confession chrétienne.
Le Nigéria est classé 7e dans l’Index Mondial de Persécution des chrétiens de l’ONG Portes Ouvertes 2025. "Tandis que les chrétiens continuent d’être brutalement attaqués au Nord, la violence et l’insécurité gagne le Sud du pays", explique l’ONG. Dans le pays, des groupes extrémistes, dont les bergers peuls, "ciblent régulièrement les villages chrétiens". Il détient le triste record du pays où le plus grand nombre de chrétiens sont tués en raison de leur foi.
Mélanie Boukorras
