On parle désormais de « la plus grave crise humanitaire depuis 1945 ». 20 millions de personnes au Yémen, au Sud-Soudan, en Somalie et au Nord-Est du Nigeria, vivent la famine.
Concernant le Nigeria, le Programme alimentaire mondial de l’ONU a sonné l’alerte en juin dernier. Des centaines de milliers de Nigérians pourraient mourir de faim dans le nord-est menacé de famine et manquant cruellement d’une aide d’urgence. 172 millions de dollars seraient nécessaires pour réussir à les aider.
Maintenant que les militants de Boko-Haram commencent à être repoussés par l’armée nigériane, l’ampleur du besoin humanitaire devient visible. Les États du nord-est d’Adamawa, Borno et Yobe sont les plus touchés, avec plus de 5 millions de personnes qui font face à une « insécurité alimentaire aiguë », et nécessitent une aide alimentaire d’urgence. Plus de la moitié sont des enfants.
2 millions de déplacés dans le paysCette catastrophe humanitaire est la conséquence de la mauvaise gestion des ressources du pays, de politiques instables, et de l’insurrection de Boko Haram dans la région. Depuis 2009, les militants islamistes se battent pour établir un califat islamique. À la fin de l’année 2016, près de 2 millions de Nigérians étaient déplacés à l’intérieur du pays . Environ 200 000 personnes ont quant à elle fui vers les pays voisins (Niger, Cameroun, Tchad), et commencent à revenir.
Des tensions ethniques entre bergers majoritairement musulmans et des agriculteurs essentiellement chrétiens dans la ceinture médiane du Nigéria, contribuent dans une moindre mesure au développement de la catastrophe.
Une détresse intarissableAu coeur de cette détresse intarissable, les églises font ce qu’elles peuvent pour apporter de la nourriture aux plus vulnérables - en particulier aux chrétiens qui n’accèdent pas toujours à l’aide d’urgence des systèmes gouvernementaux destinés à répondre prioritairement aux besoins des majorités musulmanes.
Osagie, chef d’équipe pour Open Doors dans cette région d’Afrique raconte avoir vu la dégradation des conditions de vie, tout au long des 8 années de conflits :
« Nous avons assisté à l’augmentation de la faim dans les camps informels et dans les communautés d’accueil, alors que la nourriture devenait de plus en plus rare et que les personnes ne pouvaient plus cultiver. »
Des chrétiens particulièrement fragilisésDans ce contexte, les chrétiens sont particulièrement fragilisés. Avant même l’insurrection de Boko Haram, les chrétiens des 12 États gouvernés par la charia du nord du Nigéria étaient négligés, marginalisés et même violentés en raison de leur foi. De nombreuses personnes témoignent de la discrimination des chrétiens dans les camps. Beaucoup choisissent de quitter ces camps officiels pour des camps informels, où ils s’estiment plus en sécurité.
Prions pour le Nigéria
La rédaction
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