Ces derniers jours, les attaques de Boko Haram envers les chrétiens de l’Etat de Borno au Nigeria ont conduit au déplacement de plus de 4 000 croyants. "Nous vivons dans la peur. Ils ont brûlé notre église et nos maisons. Beaucoup d’entre nous ont tout perdu", a déclaré un agriculteur qui a fui le village de Shikarkir.
Dans un article publié le 26 janvier, International Christian Concern (ICC) rapporte que Boko Haram a ciblé les villages chrétiens dans une série de raids coordonnés à Njila, Banziir, Shikarkir et Yirmirmug, dans l’Etat de Borno au Nigeria. Les assaillants incendient les églises et les maisons depuis plusieurs jours, précise ICC.
Selon des témoins, les militants obligeraient les croyants à se convertir à l’islam sous peine de mort. Cinq personnes ont été tuées et 4 000 ont été forcés de fuir, affirme le dernier rapport de l'organisation.
Les violences ont conduit à la perte de bétail, de vivres et de moyens de subsistance, rapporte ICC. "Beaucoup d’entre nous ont tout perdu", révèle Ibrahim Yana, un agriculteur qui a fui Shikarkir. "Nous vivons dans la peur. Ils ont brûlé notre église et nos maisons", a-t-il ajouté.
Les attaques du groupe terroriste "sont devenues de plus en plus brutales, les communautés chrétiennes étant les premières à en subir les conséquences", estime ICC. Elle affirme qu’il "cible fréquemment les rassemblements religieux, incendie les lieux de culte et assassine les chrétiens qui refusent de renoncer à leur foi".
Le Nigeria est classé 7e dans l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2025 de l’ONG Portes Ouvertes. "Boko Haram, l’État islamique (ISWAP), des militants fulanis et des groupes armés ciblent régulièrement les villages chrétiens", relate PO.
"Les chrétiens sont tués, mutilés, enlevés, violés. Les survivants perdent leur terre et fuient dans des camps de déplacés internes, où ils sont ensuite discriminés."
Mélanie Boukorras