
Le père Krzysztof Rudzinski et une religieuse qui a tenté de s’interposer, ont été blessés lors d’une attaque au couteau dans une paroisse de Nice. L’agresseur présumé âgé de 31 ans aurait fait « plusieurs séjours en hôpital psychiatrique » et son geste n’aurait « pas de caractère terroriste a priori ».
Un Français visiblement « déséquilibré » et victime de troubles psychiatriques a grièvement blessé à coups de couteau dimanche matin un prêtre d’origine polonaise dans une église à Nice, dans le sud de la France, mais son geste n’aurait aucun caractère jihadiste.
L’agression a été annoncée par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin dans un tweet. « Une agression a eu lieu ce matin dans une église de Nice. Le prêtre est blessé. Pas de pronostic vital engagé. Solidarité avec les paroissiens et merci aux forces de l’ordre qui ont interpellé rapidement l’auteur », a écrit le ministre Gérald Darmanin.
Une agression a eu lieu ce matin dans une église à Nice. Le prêtre est blessé. Pas de pronostic vital engagé. Solidarité avec les paroissiens et merci aux forces de l’ordre qui ont interpellé rapidement l’auteur. Le Préfet est sur place.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) April 24, 2022
Peu avant une messe à 10h, un homme est entré dans l’église Saint-Pierre-d’Arène, portant « plusieurs coups de couteau au prêtre », a dit à l’AFP Maud Marty, procureure adjointe à Nice.
La victime, le père Krzysztof Rudzinski, d’origine polonaise, installé dans cette paroisse depuis plus de 10 ans, a été transférée à l’hôpital, blessée essentiellement au thorax. Une religieuse a également été légèrement blessée à une main en tentant de s’interposer, selon la justice française.
L’agresseur présumé, âgé de 31 ans, a frappé sa victime avec une lame d’une dizaine de centimètres. Il a rapidement été interpellé et placé en garde à vue mais celle-ci a été levée dans la soirée, pour raisons médicales, avec l’hospitalisation du mis en cause dans une unité psychiatrique, a indiqué le procureur de la République de Nice, Xavier Bonhomme.
Une enquête a été ouverte pour tentative d’homicide volontaire et violences volontaires avec arme.
Le parquet national antiterroriste a été avisé, mais ne s’est pas pour l’instant saisi de l’enquête au vu des premiers éléments d’information communiqués.
« L’enquête se poursuit sous la direction du parquet de Nice, le parquet national antiterroriste ne se saisissant pas », a ajouté M. Bonhomme. L’enquête a été confiée à la police judiciaire de Nice.
« Les mobiles du passage à l’acte sont à ce jour et à cette heure difficiles à établir », a insisté le procureur, précisant que l’agresseur n’était pas connu sur le plan judiciaire et était suivi psychiatriquement.
De source policière, cet homme, prénommé Kevin, de nationalité française et né à Fréjus (sud de la France), est « manifestement bipolaire » et son geste n’aurait « pas de caractère terroriste a priori »: « Il a spontanément déclaré aux effectifs de police qu’il était de confession juive et qu’en ce jour d’élection, il voulait tuer Macron et qu’il s’était finalement rabattu sur une église ».
Cet homme aurait fait « plusieurs séjours en hôpital psychiatrique », a indiqué le maire de la ville, Christian Estrosi.
Nice a été traumatisée par plusieurs attentats jihadistes meurtriers dans le passé.
Le 29 octobre 2020, un Tunisien, Brahim Aouissaoui, avait fait irruption dans la basilique de Nice et tué trois personnes à coups de couteau. Il avait été mis en examen pour « assassinats et tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste ».
Et le 14 juillet 2016, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, Tunisien demeurant à Nice, avait foncé sur la foule au volant d’un camion de 19 tonnes, fauchant des dizaines de personnes pendant deux minutes, avant d’être abattu par la police. L’attentat, qui avait fait 86 morts, fera l’objet d’un procès en septembre.
La rédaction (avec l’AFP)