Plus de 50 représentants de l'Église catholique au Nicaragua, dont 43 prêtres, ont été bannis du pays par le gouvernement de Daniel Ortega depuis les manifestations de 2018 réclamant son départ, selon un rapport d'une ONG publié mercredi qui dénonce "une persécution systématique".
"Plus de 50 religieux (dont 43 prêtres catholiques) ont été bannis et environ 200 empêchés d'entrer dans le pays”, a indiqué l'ONG "Colectivo Nicaragua Nunca Mas", qui opère en exil depuis le Costa Rica.
Daniel Ortega et son épouse, la vice-présidente Rosario Murillo, accusent l'Église catholique d'avoir soutenu les manifestations de 2018 qui ont fait plus de 300 morts, selon l'ONU, qu'ils considèrent être une tentative de coup d'État soutenue par Washington.
Depuis, le gouvernement nicaraguayen a détenu "arbitrairement" au moins 74 religieux et a déchu 35 d'entre eux de leur nationalité, selon le rapport.
"Jamais auparavant le pays n'avait eu autant de prêtres, de religieux et de religieuses persécutés et expulsés. Même en temps de guerre", est-il souligné.
Fin septembre, lors de l'Assemblée générale des Nations unies, le secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, a appelé le gouvernement Ortega à respecter la "liberté de culte".
Mais "la persécution systématique et la commission de crimes contre l'humanité qui persistent au Nicaragua depuis plus de six ans n'ont pas cessé", a relevé Nicaragua Nunca Mas, estimant que "les Églises du Nicaragua subissent la pire persécution de l'histoire du pays au 21ème siècle".
Depuis février 2023, quelque 450 hommes politiques, hommes d'affaires, journalistes, intellectuels, militants des droits de l'Homme et religieux ont été expulsés du Nicaragua et déchus de leur nationalité pour "trahison".
La Rédaction (avec AFP)